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Iraq: Lakhdar Brahimi présente son rapport devant le Conseil de sécurité

Iraq: Lakhdar Brahimi présente son rapport devant le Conseil de sécurité

Kofi Annan et Lakhdar Brahimi
Le Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Lakhdar Brahimi, a présenté lundi devant le Conseil de sécurité son rapport sur le processus de transition politique en Iraq. « Nous ne devons pas nous bercer d'illusions, le gouvernement sera gravement mis à l'épreuve dans les semaines et les mois à venir », a-t-il déclaré.

Auparavant, le Secrétaire général, Kofi Annan, avait affirmé devant les membres du Conseil de sécurité avoir reçu de « fermes assurances pour que les Nations Unies jouent un rôle clair » en Iraq et que « tout devait être fait pour assurer la sécurité des membres du personnel des Nations Unies engagés sur le terrain ».

Kofi Annan a en outre estimé que « bien qu'il ne soit pas élu », le gouvernement de transition, dont la constitution a été supervisée par M. Brahimi, était « capable, raisonnable et équilibré, prêt à prendre pouvoir le 30 juin prochain » après le transfert de souveraineté. « L'Iraq n'est pas un état en perdition », a-t-il ajouté, se déclarant « confiant que, grâce au talent de ses citoyens et dans ses ressources naturelles, le pays reprendra sa place au sein de la communauté des Nations ».

Kofi Annan a également reconnu que les Nations Unies, depuis le début de la guerre en Iraq, avaient « joué leur rôle dans des circonstances difficiles marquées par la controverse et les contraintes ».

« Depuis la fin de la guerre froide, aucun autre événement que la crise iraquienne n'a autant divisé le Conseil de sécurité », a-t-il constaté.

Après la déclaration du Secrétaire général et l'exposé de son Conseiller spécial, le Conseil de sécurité s'est réuni à huis clos. Il doit désormais se déterminer sur un nouveau projet de résolution sur l'organisation de l'Iraq après le transfert de souveraineté prévu le 30 juin. Le texte vise à définir les étapes qui conduiront, d'ici à janvier 2005, à l'organisation d'élections générales et à détailler les conditions du maintien dans le pays des troupes de la coalition.

« Tout le travail qui doit être effectué maintenant doit porter sur l'objectif de créer les conditions pour des élections véritables et crédibles d'ici à janvier 2005 », a souligné Lakhdar Brahimi, pour qui « seuls un gouvernement élu et une assemblée élue peuvent prétendre légitimement représenter l'Iraq ».

« Nous ne devons cependant pas nous bercer d'illusions, le gouvernement sera gravement mis à l'épreuve dans les semaines et les mois à venir », a également observé M. Brahimi, en présentant son rapport devant les membres du Conseil. Selon lui, les défis actuels de l'Iraq ne seront pas relevés « avant des années ».

Le Conseiller spécial a jugé que le gouvernement de transition était « capable de diriger le pays pendant les sept prochains mois ». « Les nouveaux ministres comptent parmi l'élite iraqienne », a-t-il indiqué et « le Conseil des Ministres reflète dans une large mesure la diversité ethnique, religieuse et régionale de l'Iraq ».

Selon M. Brahimi, le gouvernement de transition a dorénavant « besoin d'une force de police bien formée, et d'une armée professionnelle » pour « trouver des solutions à l'insécurité grave qui continue d'affecter le pays ». « Les efforts en ce sens doivent s'accélérer tout comme doit s'accélérer la mise en œuvre d'accords politique, pratique et juridique entre le gouvernement de transition et les forces étrangères. Les modalités de gestion de cette relation détermineront dans une large mesure la crédibilité du gouvernement de transition aux yeux des Iraquiens. »

Par ailleurs, M. Brahimi a considéré qu'il était « de la plus haute importance de régler la question de la prison Abu Ghraib avant le 30 juin ». « Il est important de garder à l'esprit que le problème de l'insécurité ne pourra pas être seulement réglé par des moyens militaires, mais le sera aussi par des moyens politiques », a-t-il dit.

Le Conseiller spécial de Kofi Annan a enfin insisté pour que la composition de la Conférence nationale prévue en juillet reflète la diversité du pays, « sans que cela mène à l'imposition de quotas ».

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Vidéo de la séance

du Conseil de sécurité [52mins]

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