Le ministre iraquien a réclamé au Conseil de sécurité une résolution qui se démarque des précédentes

Le ministre iraquien a réclamé au Conseil de sécurité une résolution qui se démarque des précédentes

Le ministre des Affaires Etrangères iraquien, Hoshyar Zebari
Intervenant devant le Conseil de sécurité en tant que représentant du Gouvernement intérimaire d'Iraq, le Ministre des affaires étrangères iraquien a exposé ce qu'il attendait de la nouvelle résolution sur le transfert de souveraineté prévu pour le 30 juin.

« Le 1er juin, le peuple d'Iraq a fait un premier pas vers le recouvrement de sa pleine souveraineté et de son indépendance », a déclaré au Conseil de sécurité le Ministre des affaires étrangères iraquien, Hoshyar Zebari qui a ajouté que la supervision de cette entrée en fonction, officielle à partir du 30 juin, de ce nouveau gouvernement iraquien, un « succès majeur dans le processus de transition », avait été supervisé par le Conseiller de l'ONU, Lakhdar Brahimi.

« La formation de ce gouvernement intérimaire est le résultat de vastes consultations promues par M. Brahimi qui, en dépit des contraintes en matière de sécurité, a voyagé un peu partout en Iraq pour solliciter les points de vue de tous les secteurs de la société iraquienne », a-t-il ajouté.

Le ministre a fait valoir que ce gouvernement intérimaire avait été choisi en fonction des mérites et des qualifications avec en plus « un élément de rééquilibrage politique et social et que, bien qu'il représente une vaste majorité de la société iraquienne, il aurait été impossible d'inclure la totalité des partis, plus de 400, qui ont poussé comme des champignons dans le nouvel Iraq libre. »

M. Zebari a exhorté la communauté internationale à continuer à manifester son appui à son pays en adoptant une résolution du Conseil de sécurité qui endosserait, « aussi rapidement que nécessaire », la création d'un gouvernement iraquien souverain, « appuierait le processus politique en cours, réaffirmerait que l'Iraq a besoin de contrôler ses propres ressources ainsi que de la présence d'une force multinationale qui fonctionnerait en partenariat avec les autorités iraquiennes. »

Tout en accueillant favorable le texte du projet de résolution présenté au Conseil, le Ministre n'en a pas moins présenté les amendements souhaités par son gouvernement.

« Ce que nous cherchons, a-t-il déclaré, c'est une résolution nouvelle et sans ambiguïté qui mette en avant le transfert d'une totale souveraineté au peuple d'Iraq et à ses représentants, une résolution qui se démarque clairement des résolutions précédentes, les résolutions 1483 et 1511, qui ont légitimé l'occupation de notre pays. »

« En ôtant cette étiquette 'occupation', nous priverons les terroristes et les forces anti-démocratiques d'un point de ralliement permettant de fomenter la violence » en Iraq, a souligné le ministre.

Explicitant son point de vue sur ce qu'impliquait du point de vue du gouvernement iraquien ce transfert de souveraineté, il a précisé que cela signifiait que le gouvernement intérimaire disposerait d'une totale autorité sur la gestion des affaires de l'Iraq, prendrait ses propres décisions et aurait toute autorité sur les questions de sécurité iraquiennes.

« Ce transfert de souveraineté doit aussi autoriser le gouvernement intérimaire à contrôler, administrer et gérer les avoirs et ressources iraquiens, a ajouté le ministre, précisant que l'Iraq « devait également être à la tête des mécanismes de contrôle des débours engagés sur ses ressources et autorisés par le Conseil de sécurité de l'ONU. »

M. Zebari a jugé vital pour le processus politique que l'ONU continue à apporter son soutien et aide le pays à affronter les défis qui l'attendent. Il a évoqué la Conférence nationale qui doit se tenir en juillet et indiqué qu'un Comité préparatoire chargé de l'organiser, avait d'ores et déjà été identifié. Il a également rappelé que ce gouvernement d'administration intérimaire avait notamment pour mandat de travailler en étroite collaboration avec l'ONU et ses agences pour préparer les élections générales de 2005.

« Nous, Iraquiens, sommes reconnaissants à l'égard de la coalition qui nous a aidés à nous libérer des persécutions du régime de Saddam Hussein », a déclaré le ministre. [...] « Nous devons également reconnaître les sacrifices de notre peuple au service de cette noble cause », a-t-il ajouté, évoquant l'effondrement total de l'Etat et de ses institutions après le renversement de l'ancien régime.

Il a reconnu comme « une réalité objective » le fait que « l'Iraq avait aujourd'hui besoin que l'assistance et le partenariat des troupes multinationales se poursuivent » mais a ajouté que « cette présence devait régulée dans le cadre d'arrangements qui ne compromettent ni la souveraineté du gouvernement intérimaire ni le droit de la force multinationale de se défendre. »

« Le gouvernement transitoire iraquien et le nouveau gouvernement iraquien doivent avoir leur mot à dire en ce qui concerne la présence future de ces forces et nous insistons pour que cela soit reflété dans la nouvelle résolution », a-t-il déclaré.

Il a conclu en indiquant que « l'endossement du Grand Ayatollah Sistani représentait un signal très positif et très important provenant d'un chef religieux hautement respecté. »