L'actualité mondiale Un regard humain

Plaidoyer devant le Conseil de sécurité pour la levée des sanctions sur le bois d'œuvre et les diamants du Libéria

Plaidoyer devant le Conseil de sécurité pour la levée des sanctions sur le bois d'œuvre et les diamants du Libéria

media:entermedia_image:40b85552-2c78-4c81-9f67-4f7b041cd1c5
Le Représentant spécial de l'ONU pour le Libéria a évoqué devant le Conseil de sécurité, réuni aujourd'hui pour examiner la situation dans ce pays, un processus de paix irréversible tandis que le Président libérien du gouvernement de transition plaidait pour une levée des sanctions imposées par le Conseil sur le commerce du bois d'œuvre et des diamants.

Le Représentant spécial de l'ONU pour le Libéria a évoqué devant le Conseil de sécurité, réuni aujourd'hui pour examiner la situation dans ce pays, un processus de paix irréversible tandis que le Président libérien du gouvernement de transition plaidait pour une levée des sanctions imposées par le Conseil sur le commerce du bois d'œuvre et des diamants.

« Le Libéria aujourd'hui est totalement différent de ce qu'il était avant l'arrivée les troupes des pays de l'Afrique de l'Ouest et ensuite des troupes de l'ONU. Le processus de paix est désormais solidement lancé et irréversible », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Libéria, Jacques-Paul Klein, lors de son compte-rendu au Conseil de sécurité, ce matin.

Décrivant un pays « stabilisé de façon significative » grâce au déploiement des troupes de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) et un processus de désarmement des combattants en progrès régulier, Jacques Paul Klein a toutefois souligné les difficultés qu'il restait à résoudre. Au nombre d'entre elles, « s'assurer qu'une complète collecte des armes soit une priorité », a-t-il indiqué.

En ce qui concerne la reconstruction du pays, il a mis en avant la croissance substantielle du secteur commercial et du secteur informel. Il a toutefois exprimé son désappointement en ce qui concerne les fonds effectivement reçus de la part des donateurs. Au 24 mai, a-t-il précisé, sur les 520 millions de dollars promis lors de la Conférence des donateurs des 5 et 6 février dernier, 60 millions de dollars seulement ont été débloqués.

« Cependant, en dépit de ces défis, je peux vous affirmer que je ne prévois aucun revirement majeur dans nos efforts pour apporter [une] paix durable et la stabilité au Libéria, particulièrement si les ressources pour la réintégration des anciens combattants et la reprise nationale sont mises à disposition au moment opportun », a conclu, en français, l'Américain Jean-Paul Klein.

Quant au Président du Gouvernement national de transition du Libéria, Charles Gyude Bryant, qui a succédé devant le micro du Conseil à M. Klein, il a lancé, au nom du Libéria, un « appel passionné » pour que soient levées les sanctions imposées sur le bois d'œuvre et les diamants en provenance du Libéria.

Selon le Président, le Libéria a un besoin urgent de relancer son économie s'il veut réintégrer les anciens combattants et éviter qu'ils ne soient à nouveau recrutés et réinsérés dans « la violence et les conflits ».

« Notre démocratie fragile et en cours d'évolution ne peut tout simplement se le permettre », a indiqué M. Bryant. Or, a-t-il ajouté, l'industrie forestière qui employait 7 000 personnes, représentait 20% de ses revenus et environ 50% des ressources à l'exportation, est celle qui a le plus fort potentiel à court terme en matière de création d'emplois et de rétablissement économique.

« Les sanctions [sur le bois d'œuvre] ont été imposées pour une raison première, c'est que les revenus qui en provenaient étaient utilisés pour l'achat d'armes par un gouvernement qui cherchait autrefois à alimenter le conflit dans la sous-région et à éliminer son propre peuple », a ajouté le Président du gouvernement de transition.

Or, a-t-il poursuivi, « nous avons le plaisir de vous informer que la guerre est finie et que le Libéria entretient des relations pacifiques avec ses voisins.»

Charles Gyude Bryant a poursuivi son plaidoyer en énumérant les raisons pour lesquelles le Conseil pouvait envisager la levée des sanctions à la fois sur le bois d'œuvre mais aussi sur les diamants et a conclu en remerciant, dans l'attente de la décision du Conseil, le gouvernement des Etats-Unis pour sa décision de lever unilatéralement les sanctions sur l'importation des diamants en provenance du Libéria.