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Lutte contre le terrorisme au Conseil de sécurité : 33 rapports supplémentaires soumis au Comité 1267

Lutte contre le terrorisme au Conseil de sécurité : 33 rapports supplémentaires soumis au Comité 1267

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La présentation ce matin au Conseil de sécurité des activités de son Comité de lutte contre Al-Qaida et les Talibans par le président du Comité a été l'occasion de mesurer les effets de la résolution 1526 (2004) adoptée le 30 janvier dernier pour renforcer l'efficacité du Comité. Un premier résultat a été la soumission de 33 rapports supplémentaires par les Etats membres.

« Ces effets ont été positifs à différents niveaux », a indiqué ce matin l'ambassadeur du Chili, Heraldo Muñoz, Président de ce Comité dit aussi du Comité 1267, du nom de la résolution qui l'a créé. Le plus évident a été l'accroissement du nombre de rapports sur les activités anti-terroristes soumis par les Etats-membres. Avec 33 rapports supplémentaires soumis depuis son dernier exposé au Conseil de sécurité, ce sont maintenant 126 des 191 Etats membres de l'ONU qui se sont mis en conformité avec les exigences de la résolution 1455, a précisé M. Munoz.

Il a ajouté que le Comité avait reçu 15 lettres d'Etats expliquant les raisons pour lesquelles ils n'avaient pas encore soumis leur rapport.

« En dépit de certaines avancées, le terrorisme continue à représenter une menace sérieuse à la paix et à la sécurité internationales », a indiqué l'ambassadeur qui a jugé nécessaire que le Comité reste en relation régulière avec les Etats-membres et qu'il tienne le Conseil de sécurité régulièrement informé des progrès réalisés comme des problèmes rencontrés dans la mise en œuvre des sanctions.

Le Président Munoz a indiqué dans son exposé que, depuis le 1er janvier, les noms de 19 individus et de six entités, suspects d'entretenir des liens avec des réseaux terroristes, ont été insérés dans la liste tenue par le Comité.

Parallèlement le Comité a établi une liste semblable à celle à instaurée par l'autre Comité du Conseil de sécurité gérant d'autres aspects de la lutte contre le terrorisme , le CCT ( Comité contre le terrorisme ). Cette liste inclut les personnes à contacter dans chaque Etat membre pour les tenir informés des ajouts apportés à la liste des personnes ou entités suspects .

Enfin, le 26 avril, le Comité a approuvé un rapport contenant la liste des Etats n'ayant pas soumis de rapports sur la mise en œuvre de mesures anti-terroristes et résumant les raisons mises en avant par certains d'entre eux pour ne pas l'avoir fait.

La publication de cette liste est une des mesures adoptées par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1526 pour inciter les Etats à mener la politique décidée par le Conseil pour lutter contre le terrorisme.

M. Munoz a également rendu compte de l'action menée par son Equipe d'appui analytique et de surveillance des sanctions, créée elle aussi par la résolution 1526, et a indiqué qu'elle était en train d'établir son premier rapport ainsi qu'une analyse de l'ensemble des rapports soumis au Comité. Elle met également en place une base de données sur la mise en œuvre de sanctions à l'encontre d'Al-Qaida et des Taliban, a-t-il indiqué.

Il a également attiré l'attention sur la qualité inégale des rapports, certains Etats ne semblant pas avoir incorporé les sanctions dans leurs législations nationales ou dans leurs règlements administratifs, estimant que la législation existante était suffisante, ce qui, selon M. Munoz, ne semble pas toujours évident. Il signale également des cas de confusion entre blanchiment de l'argent et financement du terrorisme.

D'une visite effectuée par la Mission, entre le 1er et le 8 mai, en Algérie, en Tunisie, en Espagne et au Sénégal, le Président du Comité 1267 a retenu notamment qu'il existait un réel besoin d'un partage de l'information et d'une coopération accrus entre les Etats membres, « même si des progrès ont été faits dans ces domaines entre les pays africains et européens. »

De cette visite, la mission a tiré un certain nombre de recommandations, dont certaines, a indiqué M. Munoz, sortait du champ d'intervention du Comité. Parmi celles-ci, figurent la nécessité d'éviter de créer un fossé Nord/Sud dans la lutte contre le terrorisme et le besoin d'assistance d'un certain nombre de pays que le Conseil de sécurité pourrait prendre en compte avec le nouveau Directeur exécutif venant renforcer le CCT, a-t-il suggéré.

« La lutte contre le terrorisme doit rester une priorité, a conclu l'ambassadeur Munoz, et l'ONU est la seule organisation susceptible de susciter le niveau d'engagement nécessaire. »

Lors d'une Conférence de presse qui a suivi la réunion du Conseil de sécurité, Heraldo Muñoz a indiqué, en réponse à une question d'un journaliste, qu'il était possible que les réseaux terroristes aient perdu une partie de leurs capacités de nuisance mais que cela ne voulait pas dire qu'ils n'étaient pas capables de frapper des cibles fortement vulnérables (soft targets).

Interrogé également sur le niveau de coopération existant dans ce domaine dans les pays du Maghreb, il a indiqué qu'il existait entre ces pays une forte coopération et que la coopération avec l'Espagne avait augmenté dans des proportions considérables depuis les attentats du 11 mars.