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Cinquante ans de protection des biens culturels en cas de conflit armé commémorés aujourd'hui à l'UNESCO

Cinquante ans de protection des biens culturels en cas de conflit armé commémorés aujourd'hui à l'UNESCO

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Pour marquer le 50e anniversaire de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, adoptée après les destructions massives de la Deuxième guerre mondiale, un symposium se tient aujourd'hui au siège de l'agence de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture.

« La guerre moderne est devenue beaucoup plus systématiquement destructrice, en termes de vies humaines ainsi que du point de vue du contexte matériel », a déclaré le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) dans un communiqué de l'agence.

Et il poursuit : « Une capacité terrible a été développée pour annihiler tout ce qui constitue les conditions, institutions et infrastructures supportant la société et la culture humaine. Bien que cela vise d'abord à détruire la capacité matérielle à faire la guerre et à se défendre, cela peut aller jusqu'au désir de détruire toutes les formes d'identité culturelle, tous les supports de résistance, tous les symboles de mémoire collective. (...) Voilà pourquoi la Convention de La Haye et ses Protocoles sont si importants. »

Les trois séquences du Symposium portent sur la base juridique de la protection des biens culturels en cas de conflit armé, le développement de la protection juridique des biens culturels et la protection du patrimoine et notamment sur le rôle du Comité international de la Croix-Rouge et des organisations non gouvernementales.

La Convention et son premier Protocole ont été adoptés le 14 mai 1954 à La Haye (Pays-Bas), peu après la destruction massive de biens culturels occasionnée par la Deuxième Guerre mondiale.

Ce traité international - le premier exclusivement consacré à la protection des biens culturels en cas de conflit armé – s'applique aux biens meubles et immeubles, y compris les monuments d'architecture, d'art ou d'histoire, les sites archéologiques, les oeuvres d'art, les manuscrits, les livres et autres objets d'intérêt artistique, historique ou archéologique, ainsi que les collections scientifiques de toute nature, quels que soient leur origine ou leur propriétaire.

Elle a été complétée par deux protocoles, le premier interdit l'exportation de biens culturels d'un territoire occupé et la rétention des biens culturels au titre de dommages de guerre.

Le deuxième Protocole adopté en 1999 et entré en vigueur le 9 mars dernier, renforce la Convention en établissant la « responsabilité pénale individuelle » de ceux qui commettent des atteintes aux biens culturels.

Il institue également un Comité pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé responsable du contrôle du respect du Protocole de 1999, de l'octroi de la « protection renforcée » et de l'examen des demandes d'assistance internationale.

En tant que dépositaire de la Convention, l'UNESCO supervise sa mise en oeuvre et organise sa promotion.