L'actualité mondiale Un regard humain

Mieux se faire comprendre du monde arabe : le chef de l'information de l'ONU explore quelques pistes

Mieux se faire comprendre du monde arabe : le chef de l'information de l'ONU explore quelques pistes

Shashi Tharoor
Des efforts déployés par l'ONU dans les points chauds du monde arabe en passant par son action de sensibilisation des médias, le chef de l'information à l'ONU qui s'adressait à Beyrouth aux participants de la seconde réunion du Programme de communication stratégique pour le Moyen-Orient et la région arabe, a décrit l'action menée par l'ONU pour mieux se faire comprendre de cette région du monde.

« Quand je me suis adressé aux participants de la première réunion du Programme de communication stratégique pour le Moyen-Orient et la région arabe, (...), les Nations Unies souffraient d'un manque de crédibilité auprès de ceux qui pensaient que nous avions failli en n'apportant pas notre soutien à une guerre nécessaire et de ceux qui pensaient que nous avions échoué en ne l'empêchant pas », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information de l'ONU, Shashi Tharoor, à l'audience réunie à Beyrouth par ce même Programme.

Il a rappelé qu'au cours de cette réunion, des experts en systèmes de communications avaient mis en commun leurs savoirs et leurs talents pour définir un cadre stratégique qui sert maintenant de fondations aux efforts que déploie l'ONU pour mieux se faire comprendre du monde arabe.

« Mon département, le Département de l'information, s'est joint à la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESEAO) pour mettre un peu de chair sur l'ossature produite par la réunion de 2003, notamment en élaborant un Plan d'action concret qui permette au cadre stratégique de parvenir à un résultat », a ajouté Shashi Tharoor.

Il a précisé qu'aujourd'hui était réuni à Beyrouth un concentré d'expertise de l'ONU qui avait un objectif très spécifique : « évaluer ce qui a été fait au cours des mois écoulés et mettre au point un programme opérationnel pour nos activités en matière d'information dans le futur. »

« Je suis tout d'abord convaincu que si les populations de la région étaient mieux en mesure de comprendre qui nous sommes et ce que nous faisons, elles soutiendraient nos efforts », a poursuivi le chef de l'information à l'ONU. Une des façons d'y parvenir est de passer par la société civile et cela peut s'envisager en « redynamisant et, quand c'est nécessaire, en réactivant le travail des associations arabes des Nations Unies », a-t-il indiqué.

« Je pense que le monde arabe traverse une période de profond malaise, de réflexion et de remise en question, plus peut-être qu'à aucun autre moment de l'histoire récente. L'Iraq et la Palestine sont des défis colossaux. Le Secrétaire général l'a indiqué, l'humiliation et la souffrance en Palestine génèrent colère et ressentiment. Il y a le changement et le bouleversement qui sont en cours en Iraq même si nous pouvons désormais fixer notre regard sur la date à laquelle le peuple iraquien retrouvera sa souveraineté », a déclaré Shashi Tharoor.

Il a été admis lors de la réunion de septembre qu'une grande part des critiques de l'ONU n'avait pas simplement à voir avec un défaut d'information du public mais qu'il s'agissait de réactions à des événements qui échappaient à son contrôle, a-t-il rappelé soulignant toutefois qu'en « disant cela, je reconnais par là même qu'il existe un fossé entre ce que beaucoup attendent de l'ONU et la réalité de ce que nous pouvons accomplir. »

« Pourtant, l'ONU a une histoire que je crois solide et forte quand il s'agit de soutenir les droits légitimes du peuple palestinien », a fait valoir le Secrétaire général adjoint de l'ONU. « De même, l'ONU n'a pas sanctionnée la guerre en Iraq mais elle a été très active dans ses actions de protection des droits et du bien-être des Iraquiens. »

Le rapport sur le Développement humain arabe, parrainé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est exemplaire de ce que fait l'ONU pour aider les Arabes à améliorer leur sort, a-t-il ajouté. Le premier rapport identifiait, en 2002, trois déficits principaux : le déficit en connaissance, le déficit en matière de liberté et la nécessité de donner plus de pouvoir aux femmes. Les rapports suivants viennent renforcer la somme des informations disponibles dans ces trois domaines.

« Il s'agit de rapports, importants et détaillés, écrits par des chercheurs et des leaders d'opinion arabes sur le monde arabe et destiné – et c'est le plus important – au peuple arabe »

Cela étant dit, a poursuivi Shashi Tharoor, « nous voulons trouver les moyens de mieux vous informer. (…) Nous voulons que des journalistes se joignent aux démineurs du Sud-Liban, que les équipes de télévision tournent des documentaires sur la désalinisation de l'eau et les projets environnementaux du Caire. (…) »

Et, a-t-il conclu : « Vous savez que nous, aux Nations Unies, n'avons qu'une mission et qu'un ordre du jour. Nous voulons faire de ce monde un endroit meilleur (…). Et vous savez aussi que nous ne réussirons pas seuls ».