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Les pays voisins peuvent aider l'ONU en Iraq, affirme le chef de la Mission de l'ONU

Les pays voisins peuvent aider l'ONU en Iraq, affirme le chef de la Mission de l'ONU

Ross Mountain
L'impasse actuelle en Iraq peut avoir des répercussions bien au-delà des frontières du pays, a déclaré le Représentant de l'ONU pour l' Iraq devant les représentants de l'Union interparlementaire des pays voisins du pays, les engageant à apporter leur aide à la construction et au renforcement des institutions parlementaires iraquiennes.

« Votre présence ici témoigne de l'importance que vous attachez à l'aide apportée à l'Iraq pour créer ses propres organes parlementaires et promouvoir ainsi le développement d'une vie politique saine », a indiqué Ross Mountain, le Représentant spécial par intérim du Secrétaire général de l'ONU et chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en Iraq, la MINUA, aux Présidents des Parlements des pays voisins de l'Iraq, indique un communiqué de la Mission.

Prenant la parole lors de la session d'ouverture d'une série de consultations organisées par l'Union interparlementaire, il a rappelé qu'à « quarante-neuf jours de la date butoir du 30 juin prévue pour le transfert de souveraineté, l'Iraq connaît une transition politique particulièrement tendue. Cela s'est encore intensifié avec les horribles révélations concernant Abu Gharib ».

« Il est évident que personne ne peut dire exactement les répercussions qu'aura le transfert sur le gouvernement de l'Iraq » a indiqué le Représentant spécial, notant que Lakdar Brahimi, le Conseiller spécial du Secrétaire général, continuait de travailler avec acharnement avec des Iraquiens de toutes convictions politiques et avec l'Autorité provisoire de la Coalition, pour identifier les critères déterminant le recrutement dans le gouvernement intérimaire qui entrera en fonction après le 30 juin.

Evoquant les propositions de Lakhdar Brahimi mettant l'accent sur la nécessité de faire appel à des gens connus pour leur honnêteté, leur intégrité et leur compétence, Ross Mountain a noté qu'il n'était pas étonnant que plusieurs personnalités politiques iraquiennes aient proposé une solution différente, et qu'après avoir endossé des responsabilités politiques, elles cherchent à présent un rôle dans la transition.

« Ce qui est peut-être le plus surprenant » a-t-il précisé, « est l'unanimité avec laquelle les centaines d'Iraquiens qu'il a consultés ont mentionné la nécessité d'une administration techniquement compétente et respectée », dont qui serait d'autant mieux acceptée que sa durée serait « limitée et sa nature essentiellement apolitique ».

« Ce que l'ONU s'efforce de faire est d'aider les Iraquiens à créer un cadre politique qui puisse correspondre aux cultures politiques émergentes en Iraq » a enchaîné Ross Mountain, précisant qu'un des problèmes du pays à l'heure actuelle était « le grand nombre d'acteurs potentiels et la pénurie d'institutions pouvant les accueillir ».

« Ce que l'ONU s'efforce absolument de ne pas faire », a insisté Ross Mountain, « est de dire aux Iraquiens qui devrait les gouverner dans le cadre d'un futur gouvernement souverain », ajoutant que « non seulement cela contreviendrait aux principes les plus chers à l'Organisation mais qu'en plus cela ne marcherait pas ».

Le Représentant spécial a rendu hommage au projet de résolution présenté par les représentants de l'Union interparlementaire des pays voisins de l'Iraq, qui souligne « le plein respect des principes fondamentaux en Iraq, notamment du respect de la souveraineté, de l'indépendance, de l'intégrité territoriale et de l'unité de l'Iraq ainsi que de la non-ingérence dans ses affaires internes », et qui note qu'il « incombe au peuple iraquien – et au peuple iraquien seulement – de librement déterminer son avenir ».

« Le seul objectif du rôle politique des Nations Unies en Iraq est d'aider à fournir un cadre qui permettra aux Iraquiens de parvenir à un accord entre eux sur la prochaine étape ».

« Je ne saurais trop insister sur l'importance qu'il y a à apporter un cadre fondamental et à permettre au peuple iraquien lui-même de faire le reste », a souligné Ross Mountain.

Ce dernier a par ailleurs évoqué les autres pans de la consolidation des institutions iraquiennes, et notamment le travail de l'équipe électorale des Nations Unies, dirigée par Carina Perelli, qui s'est lancée dans un « projet technique, complexe et gigantesque pour permettre aux Iraquiens de mettre en place leur propre commission électorale en vue des élections de janvier 2005 ». Ainsi qu'il ressort de la Loi fondamentale transitoire, ce ne seront pas moins de trois élections qui seront organisées en même temps.

Autre composante des efforts de consolidation : l'implication des Nations Unies en Iraq et les efforts entrepris en matière humanitaire et de reconstruction, par le personnel humanitaire de près d'un millier de personnes qui continue à travailler en Iraq.

« Les Nations Unies n'ont en fait jamais quitté l'Iraq » a déclaré Ross Mountain.

« Comme l'a plusieurs fois rappelé le Secrétaire général, l'ONU ne cherche pas un rôle en Iraq simplement pour y être présente » a déclaré le Représentant spécial. « Si le Conseil de sécurité décide de donner un mandat clair et réaliste qui puisse être mis en œuvre, l'ONU fera tout ce qu'elle peut pour répondre aux responsabilités qui lui seront confiées ».