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Tchad : l'afflux constant de réfugiés soudanais et des financements qui tardent à se concrétiser inquiètent l'ONU

Tchad : l'afflux constant de réfugiés soudanais et des financements qui tardent à se concrétiser inquiètent l'ONU

Les difficiles conditions à la frontière du Tchad et du Soudan
La situation humanitaire à l'Est du Tchad, une des régions les plus difficiles d'accès au monde, a maintenant pris des proportions de grande ampleur que la poursuite de la crise au Darfour, la province voisine du Soudan, ne pourra qu'aggraver, a indiqué aujourd'hui le Haut Commissariat pour les réfugiés de l'ONU, qui attire l'attention sur les retards dans le financement de l'aide et sur les premières manifestations des pénuries en eau et en carburant.

« Bien que notre équipe à l'Est du Tchad continue de déplacer des dizaines de milliers de réfugiés soudanais depuis la dangereuse région de la frontière avec le Darfour, au Soudan, vers des camps plus sûrs à l'intérieur des terres, nous sommes extrêmement préoccupés par les problèmes constants rencontrés par nos partenaires dans ce qui est maintenant une des missions humanitaires les plus difficiles dans le monde », a indiqué Ron Redmond, le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué diffusé aujourd'hui.

Une combinaison de facteurs négatifs contribue aux difficultés rencontrées, a indiqué le porte-parole du HCR, parmi lesquels « une zone d'opération vaste, peu sûre et éloignée, qui s'étend sur près de 600 kilomètres de frontière ; de graves problèmes logistiques, notamment des difficultés de transport ; des pénuries en eau pour les camps qui abritent une population croissante, ce qui rend extrêmement difficile l'établissement de nouveaux sites ; une pénurie montante de carburant et de bois de chauffage ; enfin, et ce n'est pas le moindre, un financement lent à parvenir ».

Pour l'instant, a ajouté le HCR, « nous n'avons reçu que 14 millions de dollars environ, sur les 21 millions de dollars nécessaires à cette opération qui présente un caractère de grande urgence. Compte tenu de la persistance de la gravité de la situation au Darfour, il est certainement possible que nous ayons à faire face à un accroissement des 110 000 réfugiés prévus par le HCR à l'heure actuelle. »

Quelque 55 000 réfugiés soudanais ont été déplacés vers l'intérieur des terres, vers un nouveau site ouvert à peine la semaine dernière.

« C'est le sixième camp ouvert pour l'instant à l'Est du Tchad. Le nouveau camp, à Mille, a accueilli 724 réfugiés - notamment des personnes situées à la frontière autour de Birak et de Tine - et des réfugiés ayant voyagé par leurs propres moyens depuis le camp de Kounoungo, qui fonctionne déjà au maximum de ses capacités ».

Cette semaine, « nous allons distribuer de la nourriture et des équipements ménagers à près de 27 000 réfugiés soudanais dans le nord-est du Tchad. Près de 12 500 réfugiés ont été enregistrés à Cariari, et 14 448 à Bahai. Avec notre partenaire, CARE, nous allons distribuer des jerricans, des seaux et des bâches en plastique afin d'atténuer leur vie difficile et précaire dans le désert ».

Il est aussi prévu de distribuer des rations alimentaires pour 15 jours, comprenant sorgho, mélanges maïs-soja, haricots et huile fournis par le Programme alimentaire mondial (PAM).

« C'est la deuxième fois que nous distribuons de la nourriture du PAM aux réfugiés à Bahai. La première distribution a eu lieu les 20 et 21 mars pour les 5000 réfugiés inscrits à l'époque mais les chiffres ont encore crû depuis qu'un nouvel afflux de réfugié est arrivé dans la région au début du mois d'avril », note le communiqué.

Par ailleurs, indique Ron Redmond, nous avons commencé une campagne de trois jours pour distribuer de la nourriture, dans le camp de transit d'Iridimi, qui devrait permettre aux réfugiés de tenir un mois.