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Iraq : le scandale des prisons, du « sel sur la plaie de l'occupation », selon le porte-parole de l'Envoyé de l'ONU

Iraq : le scandale des prisons, du « sel sur la plaie de l'occupation », selon le porte-parole de l'Envoyé de l'ONU

Lakhdar Brahimi
Alors que Lakhdar Brahimi, le Conseiller spécial de l'ONU, poursuit ses consultations en Iraq, deux éléments viennent compliquer son travail : le terme de technocrate, accolé par la presse au prochain gouvernement iraquien, ce qui n'a jamais été sa vision des choses, affirme son porte-parole, et le scandale des prisons.

« C'est comme ajouter du sel sur la plaie de l'occupation », a indiqué aujourd'hui le porte-parole de Lakhdar Brahimi qui répondait aux questions de la radio de l'ONU. « C'est une question qui a été soulevée lors de chaque réunion à laquelle nous avons participé », a ajouté Ahmad Fawzi à propos des traitements dégradants auxquels ont été soumis les prisonniers iraquiens par leurs gardiens.

Selon les informations apportées aujourd'hui par le porte-parole de l'ONU à New-York, Fred Eckhard, les trois derniers jours ont consisté pour Lakhdar Brahimi en une succession d'entrevues, samedi avec le Conseil de gouvernement iraquien, présidé ce mois-ci par Ezzelding Selim.

« La réunion a duré 90 minutes au cours desquelles ils ont discuté des propositions sur le gouvernement d'administration provisoire auquel la souveraineté du pays doit être transférée le 1er juillet », a précisé Fred Eckhard qui a ajouté que M. Brahimi avait écouté les points de vue et répondu aux questions concernant la transition politique.

« Cela a été l'occasion de mettre les choses au point et désormais la plupart des gens sont sur la même longueur d'ondes », a également précisé Ahmad Fawzi, lors de son interview avec la radio de l'ONU. « M. Brahimi n'a pas proposé que le prochain gouvernement soit composé uniquement de technocrates ce qui a été largement une création des médias mais a suggéré qu'il comprenne des gens connus pour leur honnêteté, leur intégrité et leur compétence. »

« Qu'ils aient ou non une affiliation politique est secondaire », a poursuivi le porte-parole qui a ajouté que l'essentiel était qu'ils aient la compétence nécessaire pour gérer le pays pendant une période limitée à sept ou huit mois.

Tout au long du week-end, M. Brahimi a enchaîné les entretiens avec un certain nombre de ministres, de chefs de tribus, de représentants de professions libérales et des dirigeants d'entreprises.

Le transfert de souveraineté reste « extrêmement important pour chaque homme, femme et enfant en Iraq », selon Ahmad Fawzi qui, interrogé sur la faisabilité d'un tel transfert à la date prévue, a répondu que c'était quelque chose qui était évalué « jour après jour mais que tout le monde, que ce soit le Conseil de gouvernement iraquien, l'Autorité provisoire de la coalition, l'ONU, toutes les institutions et les associations, faisait tout ce qui était en son pouvoir pour y parvenir. »