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Mission humanitaire de l'ONU au Darfour : son chef confirme l'ampleur de la crise

Mission humanitaire de l'ONU au Darfour : son chef confirme l'ampleur de la crise

James T. Morris
Le directeur exécutif du Programme alimentaire des Nations Unies, qui a conduit la mission humanitaire de l'ONU autorisée par les autorités soudanaises à se rendre dans les trois régions du Darfour, confirme l'ampleur de la crise humanitaire qui y sévit.

« C'est une des pires crises humanitaires au monde qui concerne tellement de gens chassés de chez eux de façon extrêmement agressive. Tout ce qu'ils possédaient leur a été enlevé ; c'est tragique », a déclaré le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), James Morris, à propos du million de personnes déplacées dans la région du Darfour.

M. Morris était à la tête d'une mission humanitaire de haut niveau qui s'est rendue du 28 au 30 avril dans les trois régions du Darfour de façon à y collecter des informations de première main sur la situation dans le secteur.

En dépit d'un cessez-le-feu signé le 8 avril dernier et la diminution des hostilités qui a suivi, la crise humanitaire se poursuit, la population déplacée n'étant pas convaincue que les conditions de sécurité lui permettent de rentrer chez elle.

« Il faut intervenir d'urgence car ces gens souffrent et la saison des pluies arrive, a indiqué M. Morris. Notre réunion avec la communauté des donateurs s'est très bien passée. Nous avons également demandé au gouvernement son appui pour une attribution rapide des visas, autorisations de voyage ainsi que l'importation de véhicules et d'équipements dont nous pourrions avoir besoin. »

La mission de l'ONU s'est également rendue au Tchad voisin où, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), 110 000 Soudanais - des femmes et des enfants pour la plupart - ont trouvé refuge. Jusqu'à présent, les Tchadiens ont fait preuve d'une remarquable hospitalité à leur encontre mais ils sont de moins en moins en mesure de faire face à cet afflux de population, étant donné la rareté de l'eau et des réserves de nourriture dans cette région pauvre, indique le PAM.