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Le lancement des préparatifs électoraux peut améliorer la sécurité en Iraq, indique l'Envoyée de l'ONU

Le lancement des préparatifs électoraux peut améliorer la sécurité en Iraq, indique l'Envoyée de l'ONU

Carina Perelli
La responsable de la mission d'évaluation électorale, une des branches de l'équipe supervisée par le Conseiller spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi, a indiqué que la processus électoral en lui-même pouvait avoir un effet stabilisant et apaiser, jusqu'à un certain point, les désordres.

Le 27 avril dernier, le Conseil de gouvernement iraquien annonçait qu'il acceptait la proposition du groupe conduit par Carina Perelli consistant en la création d'une Commission indépendante, chargée de superviser, de préparer et de conduire les élections conformément au cadre juridique iraquien et aux normes internationales.

Cette Commission indépendante sera dirigée par un Conseil de huit Commissaires dont sept Iraquiens, le huitième étant un membre de la communauté internationale. Tous seront sélectionnés par l'Organisation. « Seul le membre international aura voix au chapitre mais n'aura pas le droit de vote », a indiqué aujourd'hui Carina Perelli, car « cela doit être un processus complètement iraquien. »

Invitée par le porte-parole de l'ONU à New York à participer à son point de presse quotidien, elle s'est réjouie du fait que le Conseil de gouvernement iraquien ainsi que l'Autorité provisoire de la coalition aient accepté l'ensemble des propositions de l'ONU à cet égard.

Elle a rendu compte de son séjour en Iraq en indiquant que « le tollé général de la population portait sur une plus grande implication dans la prise de décision. »

Corina Perelli a fait état d'une détérioration des conditions de sécurité en Iraq mais a fait également remarquer « qu'une fois le processus électoral lancé, et en particulier dès que les citoyens commencent à croire dans le processus et à se l'approprier, alors se déclenche ce que nous appelons la 'sécurité politique', ce qui signifie, de façon très basique, que les gens se battent pour leur droit aux élections. »

« A l'évidence, des élections organisées au milieu des fusils et sous les obus et les mortiers sont deux choses qui ne marchent pas de concert », a-t-elle toutefois ajouté.

Elle a indiqué que le coût global de ces élections était actuellement estimé à 250-260 millions mais que ce chiffre serait ajusté en fonction des décisions prises par la Commission électorale indépendante.

Lorsque le Conseil de gouvernement iraquien a annoncé accepter les propositions de l'équipe électorale, il a également indiqué qu'une importante campagne d'information serait lancée pour encourager les Iraquiens ayant les qualifications requises à poser leurs candidatures pour siéger dans cette commission.

Carina Perelli a indiqué aujourd'hui que lors de la procédure 'technique' d'évaluation de ces candidatures qui serait menée par l'ONU, une première sélection de 20 noms pour les postes de commissaires et de cinq noms pour le poste de directeur serait rapidement effectuée. Les sélectionnés entreraient alors dans une phase d'entretiens.

Selon la loi fondamentale de transition, le scrutin qui doit avoir lieu le 31 janvier au plus tard, permettra d'élire les conseils au niveau des gouvernorats, l'Assemblée nationale iraquienne et l'Assemblée nationale du Kurdistan.

Le groupe d'assistance électorale de l'ONU conduit par Carina Perelli, est arrivé à Bagdad le 26 mars dernier. Il a sillonné le pays pour évaluer les infrastructures et les ressources existantes pouvant être utilisées dans le cadre des élections prévues en Iraq au début de 2005 malgré des conditions de sécurité qui ne cessaient de se dégrader.