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Conseil de sécurité : la Géorgie attend des efforts « revigorés » pour régler le conflit abkhaze

Conseil de sécurité : la Géorgie attend des efforts « revigorés » pour régler le conflit abkhaze

S'adressant au Conseil de sécurité ce matin, le Premier Ministre de la Géorgie, Zurab Zhvania, a mis l'accent sur les changements qui ont eu lieu depuis l'élection d'un nouveau Président et d'un nouveau gouvernement le 4 janvier dernier. Son allocution était marquée par deux thèmes dominants, le règlement du conflit avec l'Abkhazie et le rétablissement de « relations bilatérales améliorées avec la Fédération de Russie. »

Le Premier ministre a réitéré la volonté de la Géorgie de régler de façon pacifique le conflit avec l'Abkhazie. « Laissez-moi souligner, a-t-il déclaré, qu'il n'y a pas un seul membre du nouveau Gouvernement qui se fasse l'avocat de la violence. Un effort concerté du Président et du gouvernement a permis d'éliminer ces individus de nos rangs. »

D'un autre côté, M. Zhvania a indiqué attendre de la Fédération de Russie qu'elle « prenne des mesures actives en faveur d'un règlement équitable du conflit abkhaze. »

« Le problème du séparatisme est aussi douloureux pour la Géorgie qu'il l'est pour la Russie. Le séparatisme, le nettoyage ethnique, le terrorisme sont autant de démons que nous devons tous collectivement combattre. »

Il a également affirmé que les nouveaux dirigeants de la Géorgie avaient pour « but principal de restaurer l'intégrité de l'Etat », ajoutant qu'ils n'envisageaient atteindre ce but que par des moyens pacifiques.

Toutefois, dans le domaine de la lutte contre la corruption et le crime organisé, il a indiqué que son gouvernement avait remporté des succès considérables en poursuivant les criminels dans toute la Géorgie.

« Je voudrais toutefois souligner les réalisations qui ont trait à l'Abkhazie, en Géorgie », a-t-il poursuivi, indiquant que « nous avons désarmé et neutralisé les formations armées illégales qui n'avaient de connexions ni avec le gouvernement ni avec les personnes déplacées à l'intérieur du pays. »

Il a ajouté que son gouvernement « avait placé en détention plusieurs groupes criminels qui opéraient à l'Ouest de la Géorgie, en particulier à Samegrelo et Svaneti, des secteurs adjacents à l'Abkhazie », précisant que ces groupes étaient impliqués dans le kidnapping et l'enlèvement de personnes et notamment de personnel de la MONUG (Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie).

« Nous avons démontré que le Gouvernement de Géorgie combat les criminels et les groupes armés non seulement par des mots mais aussi par des actions. Nous sommes déterminés à remporter ce combat et nous le ferons », a déclaré le Premier ministre.

M. Zhvania qui a indiqué que son pays suivait « attentivement le processus de Genève » auquel il participait. « Nous en apprécions le format et nous pensons qu'il peut être très bénéfique, a-t-il ajouté. Dans un même temps, les relations bilatérales améliorées avec la Fédération de Russie peuvent, avec la participation de l'Abkhazie, amener de réels progrès. »

« La troisième réunion de Genève en Février était de ce point de vue un important pas en avant. Il est dommage que le côté abkhaze ait refusé d'y participer », une décision qu'il a qualifiée de « particulièrement alarmante et inacceptable pour toutes les parties impliquées dans le conflit. »

Abordant le problème du retour des réfugiés et des personnes déplacées, il a estimé qu'il ne s'agissait pas de « principes ou de concepts mais du sort de centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont été les victimes d'un nettoyage ethnique perpétré par un régime séparatiste. »

« Nous accueillons avec satisfaction toutes les tentatives ayant pour but d'améliorer les relations avec les Abkhazes. Mais à ce moment de notre histoire, nous attendons de la communauté internationale et du Conseil de sécurité en particulier, qu'ils répondent aux nouvelles réalités dans mon pays et relancent leurs efforts pour parvenir à un règlement global et pacifique du conflit. »

Dans son dernier rapport sur la question, le Secrétaire général estime « décevant de constater que la partie abkhaze n'ait pas bougé en ce qui concerne la question qui est au noeud du problème politique et que les négociations sur un règlement politique global n'ont pas encore commencé » et « appelle la partie abkhaze à réexaminer sérieusement sa position et à tirer parti de l'évolution du climat politique à Tbilissi pour entamer des négociations sérieuses sur les questions de fond sur lesquelles porte le conflit. »