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L'enquête sur la noyade de trois enfants au Kosovo dans l'impasse faute de preuves

L'enquête sur la noyade de trois enfants au Kosovo dans l'impasse faute de preuves

L'origine criminelle de la noyade des trois enfants, ayant déclenché une vague de violence meurtrière au Kosovo, les 17 et 18 mars derniers, n'a pu être prouvé, a indiqué un porte-parole de la police de l'ONU.

Le procureur, le juge d'instruction et l'enquêteur chargés de l'affaire pensent ne pas avoir réuni les preuves suffisantes pour fonder la suspicion qu'un acte criminel a été commis, a indiqué un porte-parole des divisions de la police et de la justice de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), Neeraj Singh.

« Il n'est en conséquence pas possible d'aller plus loin à ce stade », a-t-il indiqué, ajoutant que « l'enquête serait rouverte si 'des preuves crédibles' étaient découvertes ».

Près de 30 personnes ont été tuées, plusieurs centaines blessées, 3 200 chassées de chez elle, des églises et des mosquées ont été détruites ou endommagées au cours d'affrontements violents qui ont fait s'opposer Albanais et Serbes du Kosovo.

La noyade des trois enfants qui faisait suite à la suite d'une série de crimes commis dans la province, avait alors été imputée par la population albanaise à une attaque perpétrée par des Serbes du Kosovo et avait été considérée comme l'élément déclencheur de la vague de violence qui a submergé le Kosovo les 17 et 18 mars derniers.

Selon M. Singh, l'enquête qui a été conduite par l'un des plus expérimentés des Procureurs internationaux de la Mission, par un juge d'instruction kosovar albanais du district de Mitrovica extrêmement respecté et par des enquêteurs expérimentés, a établi que six enfants du village de Cabra ont traversé le pont qui franchit la rivière Ibar en direction de Zupce.

Après avoir longé la rivière vers l'aval, deux enfants se sont détachés du groupe et ont continué seuls à avancer.

Les quatre enfants restés en arrière sont alors entrés dans la rivière qui était en période de crue. Un seul d'entre eux, Fitim Veseli, 13 ans, a atteint la rive opposée. Le corps de Egzon Deliu, 12 ans, ont été retrouvés dans la nuit du 16 mars, celui d'Ani Veseli, 11 ans, le matin suivant. Florent Veseli, 9 ans, n'a pas été retrouvé. L'autopsie des corps des deux autres enfants a conclu à la mort par noyade.

Les allégations de l'enfant survivant, qui avait indiqué avoir été effrayé ainsi que ses trois autres camarades par l'arrivée de deux jeunes Serbes d'une vingtaine d'années accompagnés d'un chien, ce qui les auraient poussés à se jeter à l'eau, n'ont pu être confirmées et ne sont pas corroborées par les déclarations des deux autres enfants du groupe qui, revenus sur leurs pas, une dizaine de minutes plus tard, ont indiqué n'avoir rien entendu.