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Soudan : les agences humanitaires prennent pied dans le Grand Darfour

Soudan : les agences humanitaires prennent pied dans le Grand Darfour

L'agence de l'ONU pour la santé a indiqué aujourd'hui être présente dans des centres de coordination humanitaire mis en place par l'Organisation dans le grand Darfour et réclame 5,4 millions de dollars pour faire face à six mois de besoins sanitaires d'une région du Soudan de la taille de la France.

L'agence de l'ONU pour la santé a indiqué aujourd'hui être présente dans des centres de coordination humanitaire mis en place par l'Organisation dans le grand Darfour et réclame 5,4 millions de dollars pour faire face à six mois de besoins sanitaires d'une région du Soudan de la taille de la France.

Un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué aujourd'hui lors du point avec la presse qui a lieu à Genève, que trois de ses collaborateurs avaient été envoyés dans les centres mis en place par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) à El Fashir, Nyala et Geneina, les capitales des régions Nord, Sud et Ouest du Darfour.

L'OMS indique également renforcer sa présence au Tchad pour y aider le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l'ONU et les organisations non gouvernementales (ONG) partenaires, à répondre aux besoins des réfugiés du Darfour qui s'y trouvent.

« Une action intensive et urgente est nécessaire si l'on veut répondre à une des crises humanitaires les plus sévères de celles existant aujourd'hui », a indiqué le porte-parole qui a précisé que la population touchée par le conflit avait été évaluée à 1,2 millions de personnes parmi lesquelles 750 000 déplacées à l'intérieur du pays.

Celles-ci se rassemblent autour des centres urbains à la recherche d'eau, d'abri, de soins sanitaires et de santé, lesquels sont tous insuffisants, a-t-il ajouté.

L'OMS signale des cas de rougeole, une maladie mortelle pour les enfants et des menaces de paludisme et de diarrhée aiguë liées à l'approche de la saison des pluies.

Dans l'un des camps de personnes déplacées, l'agence a enregistré un taux de malnutrition de 6,7 pour 10 000, plusieurs fois supérieur au taux normal.

Les informations abondantes sur les viols font craindre pour la santé sexuelle, reproductive et mentale des femmes, indique également l'agence.

Le porte-parole a indiqué que l'agence s'efforçait d'ores et déjà d'aider les autorités, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Comité international de la Croix-Rouge et les ONG, à limiter l'impact du conflit sur la santé des personnes affectées mais qu'elle avait dû pour cela puiser dans ses propres ressources et que des fonds supplémentaires étaient nécessaires, évalués à 5,4 millions de dollars pour six mois, d'avril à octobre.

« A condition que la situation ne s'aggrave pas », a précisé le porte-parole de l'OMS qui a insisté sur le fait que, de ses bureaux situés sur place dans le centre de coordination de l'ONU, l'agence était en mesure d'identifier et de répondre de façon appropriée aux besoins en matière de santé.

En début de cette semaine, une mission, avec à sa tête le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'ONU et chef d'OCHA, avait obtenu l'accord des autorités soudanaises de se rendre dans les trois régions du Darfour. Cette mission, composée de membres de plusieurs agences humanitaires de l'ONU, avait été rendue possible en raison du cessez-le-feu conclu entre Khartoum et les rebelles du Darfour, indiquait le 13 avril dernier la porte-parole de l'ONU.