L'actualité mondiale Un regard humain

R.D. du Congo : le chef de l'ONU dans les Kivus fait le point sur d'éventuelles incursions de la rébellion hutu au Rwanda

R.D. du Congo : le chef de l'ONU dans les Kivus fait le point sur d'éventuelles incursions de la rébellion hutu au Rwanda

media:entermedia_image:3c2c65b6-d698-4a9c-ac80-7d1c5ef9afed
Alors que le Représentant spécial de l'ONU, en visite dans les Kivus va tenter d'en savoir plus sur d'éventuelles incursions de la rébellion hutu au Rwanda, un représentant humanitaire de l'ONU signalait que l'expulsion d'Angola de ressortissants de la République Démocratique du Congo (RDC) donnait lieu à des violations massives des droits de l'homme.

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RDC, William Lacy Swing, a quitté Kinshasa mercredi pour Goma et Bukavu dans le nord-est de la République Démocratique du Congo en compagnie de l'Adjointe du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, Mme Wendy Chamberlin, a indiqué hier le porte parole de la MONUC, la Mission de l'ONU en RDC.

Cette visite est l'occasion pour M. Swing de faire le point sur ce qui se passe dans les Kivus, a-t-il précisé, et notamment sur les rumeurs ayant circulé concernant l'incursion en territoire rwandais à partir de la République Démocratique du Congo et du Burundi d'éléments du FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda), un mouvement qui rassemble la rébellion hutu en RDC.

Le porte-parole a rappelé que la MONUC avait alors demandé à la brigade du Kivu de faire preuve de vigilance et de multiplier les patrouilles. Elle a par ailleurs lancé mardi une « opération de vérification » sur le territoire de la RDC.

Quant aux conditions dans lesquelles s'effectuent les expulsions des ressortissants de la RDC qui travaillent irrégulièrement en Angola dans les mines de diamants, elles ont fait été décrites par le représentant du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), Isaac Gilbert Gitelman, comme autant de violations graves des droits de l'homme.

« Les familles ont été séparées avant de traverser la rivière à la frontière entre la RDC et l'Angola. Les femmes ont été fouillées au corps. Elles ont été systématiquement battues et violées. La plupart d'entre elles ont été invitées à choisir entre leur vie sauve et celle de leurs propres enfants. Certaines mères ont été forcées de jeter leurs enfants dans la rivière », a indiqué M. Gitelman qui a ajouté que les enfants ont dû avaler des purges de façon à vérifier qu'ils n'avaient pas avalé de diamants et que les hommes avaient été emprisonnés et malmenés. Il a précisé que 65 mille personnes avaient ainsi fait l'objet d'expulsions et que leur nombre pourrait atteindre 100 000 dans les jours qui viennent.

Le 19 avril, OCHA alertait déjà sur les conditions d'expulsion des citoyens de RDC travaillant irrégulièrement dans les mines de diamants de la région de Lunda, dans le Nord de l'Angola.