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L'Afghanistan de l'après-Berlin cherche à traduire en financement de projets les promesses de la Conférence

L'Afghanistan de l'après-Berlin cherche à traduire en financement de projets les promesses de la Conférence

Un Forum à Kaboul, qui s'est achevé aujourd'hui, avait pour but de traduire en financement de projets les engagements pris lors de la Conférence de Berlin sur la reconstruction tandis que le programme visant à débarrasser le pays de 40% de ses armes commence en mai et qu'un programme incitant les commandants des factions armées à coopérer leur propose d'aller étudier dans les pays donateurs.

Le Forum sur le développement en Afghanistan, qui a commencé mardi et s'est achevé aujourd'hui, avait pour but de traduire en engagements fermes de financement des projets figurant au Budget national sur le développement du gouvernement les 8,3 milliards de dollars promis lors de la Conférence de Berlin.

Le Forum a également permis de progresser de façon significative dans la finalisation du budget national, a indiqué aujourd'hui David Singh, le porte-parole de la Mission d'assistance de l'ONU en Afghanistan, la MANUA à Kaboul.

Dans son intervention lors de l'ouverture du Forum, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, Jean Arnault a indiqué que « personne ne pouvait suffisamment souligner l'ampleur des obligations prises par les participants à la Conférence de Berlin, lesquels ont manifesté leur détermination à créer les conditions permettant aux Afghans de décider librement de leur propre avenir politique lors d'élections libres et équitables se déroulant dans un environnement sûr et paisible. »

L'urgence que revêtent les préparatifs électoraux ne doit cependant pas faire oublier d'autres objectifs tels que la mise en place d'institutions, la reconstruction du pays et la lutte contre les stupéfiants, laquelle est essentielle à la légitimité et à l'autorité du nouvel Etat afghan, a poursuivi M. Arnault, cité par David Singh.

Pour permettre une telle démarche multidimensionnelle, les gouvernements donateurs devraient être encouragés à accroître leur soutien direct au budget du gouvernement et au Fonds spécial pour la reconstruction de l'Afganistan, a poursuivi M. Arnault.

Dans le domaine du désarmement, huit équipes dirigées par le Ministère de la Défense et assistée par le Programme 'Nouveau début' en Afghanistan, poursuivent leur enquête sur les armes lourdes dans le pays. Elles en ont localisées jusqu'à présent 4 000. Celles-ci et toutes celles qui ont été trouvées par ailleurs seront cantonnées dans des sites contrôlés par l'armée nationale afghane d'ici aux élections de septembre, a également indiqué le porte-parole de la MANUA.

Les activités de réintégration ont commencé le 20 avril pour 850 anciens combattants désarmés et démobilisés à Kandahar. Au total le nombre de troupes désarmées et démobilisées dans cinq régions afghanes, dans le cadre du programme de Désarmement-réintégration est de plus de 6 225 dont 5 200 ont été réintégrés tandis que 4 830 armes lourdes et légères ont été collectées.

Toutefois la phase principale du programme qui a pour objectif de désarmer et réintégrer environ 40% des Forces militaires afghanes (FMA) d'ici au 5 juillet, commencera en mai. Certains commandants ont mis du temps à communiquer la liste des soldats qui participeront au processus mais l'on espère que celui-ci s'accentuera grâce à un programme d'incitations qui propose notamment aux commandants qui coopèrent, d'aller faire des études dans les pays donateurs.

LA MANUA et ses partenaires ont par ailleurs envoyé une mission dans la région de Faizabad, frappée, le 5 avril, par un tremblement de terre, pour déterminer l'étendue des dégâts dans les villages les plus durement touchés de Pashayel et Sar-e-Qoul. Même si le tremblement de terre n'a pas fait de victimes, un certain nombre de maisons ont été endommagées ou détruites et l'accès à l'eau potable est limité, indique David Singh.

Des fournitures d'urgence ont été envoyées aujourd'hui dans ces secteurs, dont deux mois de rations alimentaires par le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU et des couvertures et des kits sanitaires par la MANUA.

Toujours dans le Nord-Est, un canal d'irrigation a été inauguré dans le district Archi de Kunduz. Financé par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nouveau canal va permettre d'irriguer plus de 30 000 ha et bénéficier à 75 000 personnes, indique la MANUA.