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Afghanistan : des forces militaires supplémentaires réclamées par un responsable de l'ONU au Conseil

Afghanistan : des forces militaires supplémentaires réclamées par un responsable de l'ONU au Conseil

Intervention de Jean-Marie Guéhenno au Conseil de sécurité
Au cours d'une séance du Conseil de sécurité consacrée à l'Afghanistan pendant laquelle le Conseil a tiré le bilan de la Conférence de Berlin, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, tout en se joignant à ceux qui ont considéré que la Conférence a été un succès, a demandé à l'instar du Président, l'envoi de forces internationales supplémentaires dans le pays.

Pour le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, qui s'exprimait dans le cadre d'une réunion consacrée à l'Afghanistan et plus particulièrement au bilan de la Conférence de Berlin, la Déclaration adoptée à cette occasion apporte la démonstration « d'un partenariat remarquable. »

Les annonces de contributions qui se sont élevées à 4,4 milliards de dollars pour l'année fiscale en cours, excèdent le montant des sommes demandées pour la période, a-t-il souligné. Quant aux 8,2 milliards de dollars promis pour les trois ans à venir soit 69% des fonds demandés par le Ministre des finances, témoignent d'une générosité qui « traduit le niveau de confiance que conservent les donateurs à l'égard du pays, de son président et de l'utilisation efficace des fonds par son gouvernement, a souligné M. Guéhenno.

« Les tâches auxquelles l'Afghanistan reste confrontée sont écrasantes », n'en a pas moins déclaré le chef des opérations de maintien de la paix qui a attiré l'attention sur les principales d'entre elles, notamment la « marée montante » de l'économie de la drogue.

« Il est prévu que la production d'opium en 2003, estimée à 3 600 tonnes pour 80 000 ha, soit encore en augmentation par rapport à celle de 2002 qui a généré un revenu représentant plus de la moitié du revenu national d'Afghanistan », a-t-il indiqué.

Encore plus urgentes toutefois, les besoins à court terme concernent la préparation des élections, dernière étape du processus de Bonn, a poursuivi M. Guéhenno, ajoutant que « la vaste majorité des Afghans restait convaincue que les élections requéraient un désarmement préalable. »

« Si les forces militaires continuent d'être un élément dominant de la scène politique, elles restreindront indubitablement les libertés politiques nécessaires au civisme politique et à la crédibilité des élections », a déclaré M Guéhenno qui a insisté pour qu'une assistance internationale adaptée en matière de sécurité viennent s'ajouter aux efforts du Gouvernement afghan.

Soulignant le fait que ce qui est demandé aux forces en place qu'elles soient afghanes ou internationales excède déjà leurs capacités, le Secrétaire général adjoint a indiqué vouloir « joindre la voix de l'ONU aux demandes récentes du Président Karzai et demander instamment à l'OTAN et à la coalition d'accroître le déploiement des forces internationales. »