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Le HCR suspend ses activités de rapatriement en Iraq en provenance d'Iran

Le HCR suspend ses activités de rapatriement en Iraq en provenance d'Iran

Rapatriement de réfugiés Iraquiens
Les tensions dans le Sud de l'Iraq et les récents événements ont conduit l'agence de l'ONU pour les réfugiés à suspendre provisoirement ses rapatriements en provenance d'Iran, les transporteurs locaux refusant d'aller au-delà de Bassora.

Hier encore 495 réfugiés, dont 117 Iraquiens originaires de Nassariyah et les autres de différents endroits dans le Sud du pays, sont revenus d'Iran dans un des trois convois hebdomadaires organisés jusqu'alors par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Une fois parvenue au centre de transit de l'agence à Bassora, la plupart se sont débrouillés pour rentrer chez eux par leurs propres moyens mais 25 personnes qui devaient se rendre dans les gouvernorats d'Amara et de Mayson, sont restées bloquées dans le centre de transit faute de trouver un moyen de transport.

« Les transporteurs locaux refusent de prendre des passagers qui souhaitent se rendre au-delà de Bassora. Ils redoutent les barrages illégaux, les attaques sur les routes et toutes sortes de problèmes de sécurité », a indiqué le porte-parole du HCR à Genève, Peter Kessler, en même temps qu'il annonçait, lors d'un point de presse, l'interruption provisoire des rapatriements organisés par l'agence.

« Le centre de transit de Bassora ne peut recevoir des groupes importants. C'est pour cette raison que nous avons décidé de repousser l'acheminement de 208 personnes qui sont en attente à Shalamchech, du côté iranien de la frontière », a-t-il expliqué.

Il a rappelé que le HCR n'a jamais encouragé le rapatriement en Iraq mais a simplement aidé ceux qui étaient décidés à rentrer chez eux. Dix mille personnes environ sont ainsi revenues d'Iran, d'Arabie saoudite et du Liban depuis le mois de juillet dernier.

« De plus en plus de partenaires du HCR sont inquiets à l'égard de la sécurité et des tensions dans le Sud du pays », a-t-il indiqué. « En dépit d'énormes besoins humanitaires, les agences cherchent à garder le profil le plus bas possible ce qui affecte sérieusement le niveau de l'aide apportée aux rapatriés, aux réfugiés non-iraquiens et aux personnes déplacées dans la région. »

Peter Kessler a cité, en exemple de situations d'urgence récentes, les inondations entraînées récemment par les ruptures de digues dans les gouvernorats de Muthanna, Dhi-Qar et Maysin. Le HCR a financé le renforcement de digues à Dhi Qar de façon à contenir l'inondation.

Des informations récentes montrent que les eaux commencent à baisser à Muthanna et Dhi-Qar, a indiqué le porte-parole du HCR. En revanche des partenaires dans le gouvernorat de Maysin nous ont indiqué qu'une nouvelle digue s'est rompue à Al Azayr entraînant l'inondation de sept Km carrés supplémentaires.

« En fonction des conditions de sécurité, nos partenaires ont prévu d'envoyer des camions de location chargés de tentes, de matelas, de couvertures et de savon qui seront livrés dans les jours qui viennent », a-t-il ajouté.