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Iraq : Kofi Annan confirme par écrit aux autorités le retour d'une équipe de l'ONU

Iraq : Kofi Annan confirme par écrit aux autorités le retour d'une équipe de l'ONU

Kofi Annan et Lakhdar Brahimi
L'ONU, qui « ne meurt pas d'envie de retourner en Iraq », s'apprête à le faire cependant comme le lui ont demandé le Conseil de gouvernement iraquien et l'administration provisoire et comme le souhaite « une écrasante majorité de la population », ont indiqué ce matin le Secrétaire général de l'ONU et son Conseiller spécial Lakhdar Brahimi.

Le Secrétaire général a informé la presse à son arrivée au Siège de l'ONU sur le contenu de sa réponse au Conseil de gouvernement iraquien et à l'Autorité provisoire de la coalition (APC) qui lui avaient demandé l'aide de l'ONU dans des courriers reçus hier.

« Je [leur] ai écrit », ainsi qu'au Conseil de sécurité, « pour les informer de mon intention de renvoyer une équipe en Iraq, conduite par M. Brahimi, qui aura pour mission de « travailler avec les Iraquiens aux dispositions à prendre pour former un gouvernement le 30 juin », a expliqué Kofi Annan qui a souligné que d'ici à l'arrivée de l'équipe, le Conseil de gouvernement iraquien aura eu le temps de « digérer le rapport » et les différentes options qu'il contient.

Quant aux problèmes posés par l'insécurité qui règne dans le pays, le Secrétaire général a indiqué « qu'il s'en remettait au Conseil de gouvernement et à l'APC pour assurer la sécurité de l'équipe » mais qu'ayant conscience des problèmes de sécurité « nous serons extrêmement prudents. »

Répondant à une question évoquant d'éventuelles pressions exercées par Paul Bremer, l'administrateur américain, sur le Conseil de gouvernement pour qu'il finisse par inviter l'ONU à retourner en Iraq, Lakhdar Brahimi a réagi en rappelant que « le Secrétaire général avait toujours dit qu'il n'était pas à la recherche d'un travail et qu'aucun d'entre nous ne mourrait d'envie de retourner en Iraq et que si l'on n'avait pas besoin de l'ONU, c'était parfait de notre point de vue. »

Il s'est dit, de toute façon, convaincu que « une écrasante majorité d'Iraquiens, qu'ils se trouvent au sein du Conseil de gouvernement ou en dehors, réclamait que l'ONU joue un rôle » même si, a-t-il ajouté, « il y sûrement deux ou trois personnes au Conseil de gouvernement qui ont des doutes sur l'utilité de ce rôle et certainement aussi des personnes à l'extérieur du Conseil. »

« L'ONU a une légitimité qu'elle est la seule à détenir. Elle a le pouvoir de rassembler des pays en provenance du monde entier et de les faire travailler ensemble et d'ailleurs, la plupart des gouvernements ont indiqué que dans la mesure où ils étaient intéressés à apporter leur contribution au rétablissement de la paix et de la stabilité en Iraq, ils ne le feraient que via l'ONU », a ajouté Kofi Annan.