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Kosovo : l'Envoyé de l'ONU fait un premier bilan des violences d'hier

Kosovo : l'Envoyé de l'ONU fait un premier bilan des violences d'hier

Harri Holkeri
Alors que des manifestations ont encore lieu aujourd'hui, le Représentant spécial de l'ONU pour la province a déclaré que les violences d'hier, « les pires que le Kosovo ait jamais connues » depuis l'arrivée de la Mission de l'ONU et de la KFOR (la Force internationale), il y a de cela cinq ans, détruisent l'image et l'avenir du Kosovo.

Les données disponibles ce matin au Kosovo font état de 22 morts confirmées, d'environ 500 blessés, dont 61 policiers et 11 soldats de la KFOR, indique le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission de l'ONU au Kosovo, Harri Holkeri, dans une déclaration communiquée aujourd'hui.

« Nous en sommes encore à établir le décompte final des pertes en vies humaines et des blessés de même que nous sommes en train d'évaluer les dégâts en ce qui concerne les bâtiments, les véhicules et les logements », a-t-il ajouté.

Tout en exprimant le choc, la tristesse et le bouleversement éprouvés par tous ceux impliqués dans le redressement du Kosovo, Harri Holkeri a lancé un nouvel appel à l'arrêt immédiat de toute violence et des manifestations dont certaines sont en cours aujourd'hui.

Cette violence « était le pire message que le Kosovo pouvait adresser à la communauté internationale » alors que « le monde entier observe comment se comportent les populations du Kosovo, les unes vis à vis des autres mais aussi vis à vis de la communauté internationale » laquelle « a payé un prix élevé en intervenant pour mettre fin à la violence », se désole le Représentant spécial dans sa déclaration.

« Les politiciens qui ont soutenu ou justifié les violences d'hier ont fait preuve de leur irresponsabilité et de leur incapacité à juger des situations », a ajouté Harri Holkeri qui juge également « totalement inacceptable » l'huile sur le feu jetée par certains médias.

A ceux qui pensent que la communauté internationale n'a rien fait, M. Holkeri a demandé de se souvenir « où ils en étaient il y a cinq ans. »

Néanmoins, déclare-t-il aujourd'hui, la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo, la MUNIK, comme la KFOR sont « ouvertes » et en état de fonctionnement.

« Malgré quelques dégâts subis par les biens de l'ONU, notre mission est complètement prête à relever les défis que représentent les prochains jours », a poursuivi M. Holkeri.

Il a toutefois conseillé « de réfléchir une nouvelle fois à la manière dont la violence est perçue à travers le monde. Pour la première fois depuis longtemps, le Kosovo est à la Une des plus grands médias du monde et cela, pour de mauvaises raisons. Je répète que ces actes détruisent l'image du Kosovo et envoient au monde le pire des messages sur son peuple et son avenir. »

Appelant une nouvelle fois la population du Kosovo à se calmer, à rentrer chez elle et à laisser la police et la KFOR en charge de la situation, M. Holkeri a affirmé que « le violence est en train de détruire le Kosovo et que chaque jour de violence supplémentaire fait perdre au Kosovo des amis de valeur. »