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Le rapatriement de ses ressortissants fortement déconseillé par l'Iraq, indique le HCR

Le rapatriement de ses ressortissants fortement déconseillé par l'Iraq, indique le HCR

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Les autorités iraniennes ont expressément demandé à l'agence de l'ONU pour les réfugiés de ne pas encourager et encore moins de contraindre les rapatriements d'Iraquiens en raison de la situation dans le pays et jusqu'à ce que la situation s'améliore, indique aujourd'hui le HCR.

Ces nouvelles recommandations qui émanent du ministre iraquien pour les Déplacements et la Migration, Mohammed J. Khodair, fait mention de problèmes liés à la sécurité qui « continue à se produire à un rythme alarmant », indique aujourd'hui le porte-parole du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) à Genève, Kris Janowski.

Les attaques semblent de plus en plus viser les Iraquiens perçus comme « collaborant » avec l'Autorité provisoire de la coalition. Il peut s'agir de policiers mais aussi de dirigeants religieux ou de communautés comme du personnel travaillant pour des organisations étrangères ou encore pour les administrateurs kurdes dans le Nord du pays.

Le HCR fait également état d'une situation où la violence risque de prendre encore de l'ampleur compte tenu de la présence persistante d'éléments extrémistes et de tensions entre les différents groupes religieux et ethniques y compris dans le Nord de l'Iraq qui connaît des tensions sectaires et des problèmes liés à la propriété de la terre, un héritage du régime précédent et de sa politique de déplacements forcés à grande échelle.

Par ailleurs, le pays souffre d'un grave problème de manque de logements, d'une fourniture irrégulière des services de base et d'un système judiciaire ou d'institutions financières inefficaces tandis que le taux de chômage atteint 60 à 70% de la population.

Bien que des mouvements spontanés de rapatriement se produisent en direction du Sud de l'Iraq, notamment en provenance de l'Iran et du camp de Rafha en Arabie saoudite, le HCR insiste sur le fait qu'il n'encourage par les retours volontaires pour le moment.

« Nous continuons cependant à aider autant que nous le pouvons les particuliers qui expriment une volonté claire d'être rapatriés », indique Kris Janowski qui souligne cependant que, sans personnel international présent dans le pays, le HCR ne peut contrôler la situation des réfugiés ni les aider une fois sur place.

L'agence de l'ONU a donc demandé aux gouvernements qui ont décidé de reprendre l'examen des demandes d'asile émanant d'Iraquiens, de prendre ces éléments en considération de même que les persécutions dont ont pu faire l'objet certains réfugiés dans le passé ou encore celles provenant d'éléments non-étatiques qui risquent d'en menacer d'autres.