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La session sur les droits de l'homme qui démarre aujourd'hui à Genève, marquée par le souvenir de Sergio Vieira de Mello

La session sur les droits de l'homme qui démarre aujourd'hui à Genève, marquée par le souvenir de Sergio Vieira de Mello

La Commission des droits de l'homme a ouvert ses travaux aujourd'hui quelques jours après les attentats de Madrid, alors que le souvenir du Haut Commissaire pour les droits de l'homme, Sergio Viera de Mello, lui-même victime d'un attentat terroriste, était encore très présent dans les esprits et les interventions et que son successeur, la juge canadienne, Louise Arbour, n'arrive qu'en juin.

La Commission des droits de l'homme a ouvert ses travaux aujourd'hui quelques jours après les attentats de Madrid, alors que le souvenir du Haut Commissaire pour les droits de l'homme, Sergio Viera de Mello, lui-même victime d'un attentat terroriste, était encore très présent dans les esprits et les interventions et que son successeur, la juge canadienne, Louise Arbour, n'arrive qu'en juin.

Le souvenir du précédent Haut Commissaire a fortement marqué la séance d'ouverture de cette 60e session des droits de l'homme que ce soit dans l'intervention du Haut Commissaire aux droits de l'homme par intérim Bertrand Ramcharan, qui a souligné que l'an dernier, lors de la réunion de la Commission, Sergio Vieira de Mello « était parmi nous » et que « malheureusement, les terroristes nous l'ont pris », le 19 août dernier dans l'attentat de Bagdad. M, Ramcharan a ajouté que cette première journée de la 60e session de la Commission se trouvait être également la date de naissance de M. Vieira de Mello.

Le Président de la Commission, Mike Smith, a pour sa part rappelé qu'il y a un an, M. Vieira de Mello, «homme inspiré et plein d'énergie, intègre et expérimenté » venait juste de prendre ses fonctions à la tête du Haut Commissariat et qu'il n'avait pas eu le temps de mettre ses talents au profit de la Commission et qu'il incombait donc de le remplacer avant que Mme Louise Arbour, la nouvelle Haut-Commissaire, ne prenne ses fonctions dans quelques mois.

Quant à la Présidente sortante, Mme Najat Mehdi Al-Hajjaji (Libye), elle a déclaré que sa disparition représentait une perte pour l'humanité et la cause des droits de l'homme, ainsi que pour ses proches et collaborateurs.

En ce qui concerne les travaux de la session qui démarrre, M. Ramcharan a appelé la Commission à se demander ce qu'elle pouvait faire pour mieux prévenir les génocides. Après avoir rappelé que le Secrétaire général avait avancé l'idée de nommer un rapporteur ou un conseiller spécial chargé de cette question qui relèverait de la Commission et du Conseil de sécurité, il a, pour sa part, évoqué l'idée d'un protocole facultatif à la Convention sur le génocide, qui mettrait en place un comité de prévention du génocide.

M. Ramcharan a par ailleurs invité la Commission à réfléchir à l'idée d'une convention internationale sur l'éducation aux droits de l'homme.

La Commission doit devenir un véritable temple de justice et les institutions nationales de droits de l'homme sont les gardiens du temple, a déclaré M. Ramcharan même si, lorsque les droits d'une personne sont violés, cette personne doit pouvoir se tourner d'abord vers les tribunaux de son propre pays.

M. Ramcharan a évoqué les attaques « monstrueuses » de Madrid, les attaques terroristes en Israël pendant le week-end et exprimé l'inquiétude que lui inspirait le sort du peuple palestinien, soulignant que « les terroristes sont un fléau pour notre monde. »

Il a invité la Commission à réfléchir à la manière dont elle pourrait contribuer à la protection des droits de l'homme dans le cadre des stratégies antiterroristes et indiqué que son rapport mentionnait différentes options à ce sujet.

Dans sa déclaration d'ouverture, le Président de la Commission, avait également indiqué que la Commission devra traiter la dimension du terrorisme qui touche aux droits de l'homme. Il avait également souligné que sa tâche était progressivement passée de la promulgation initiale des normes internationales de protection des droits de l'homme à une véritable mission de contrôle de l'application et de l'efficacité de ces mêmes droits.

Quant à la Présidente sortante de la 59ème Commission, Mme Al-Hajjaji a rappelé, dans son bilan des progrès accomplis au cours de la session précédente, qu'à son initiative, une mission de bons offices de la Fondation Internationale de Charité Kadhafi avait abouti à la libération et au transport vers la Libye, le 8 novembre 2003, de 300 prisonniers de guerre marocains détenus par le Front Polisario.

Elle a cependant déploré que la Commission se transforme souvent en un forum d'échanges d'accusations, servant à discréditer et à dégrader la position de certains États, à prendre une revanche sur d'autres États et qu'elle puisse s'engager dans un combat d'opinions pendant six semaines.