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Le premier traité gérant l'usage des produits chimiques dangereux entre en vigueur aujourd'hui

Le premier traité gérant l'usage des produits chimiques dangereux entre en vigueur aujourd'hui

La Convention de Rotterdam qui applique une procédure de consentement préalable en connaissance de cause (PIC) à certains produits chimiques et pesticides dangereux faisant l'objet d'un commerce international prend effet aujourd'hui. Cette loi internationale, qui a vu le jour sous les auspices de deux agences de l'ONU, devient ainsi juridiquement contraignante pour les Etats membres l'ayant ratifiée.

Soutenue conjointement par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), la Convention de Rotterdam établit une première ligne de défense contre de futures tragédies susceptibles d'être causées par les produits chimiques dangereux, indique aujourd'hui un communiqué de la FAO.

«Ce Traité permettra aux pays en développement d'éviter de nombreuses erreurs commises auparavant dans les pays riches et qui se sont traduites par des victimes et des dégâts sur l'environnement. De cette manière, tous les pays pourront tirer profit des produits chimiques et des pesticides tout en s'assurant que leur développement est écologiquement durable», indique Klaus Töpfer, Directeur exécutif du PNUE.

Près de 70 000 produits chimiques différents sont disponibles sur le marché, auxquels viennent s'ajouter chaque année 1 500 nouvelles substances. Ces produits potentiellement dangereux représentent un défi de taille pour les gouvernements en matière de contrôle et de gestion. Un grand nombre de pesticides interdits ou strictement réglementés dans les pays industrialisés continuent d'être commercialisés et utilisés dans les pays en développement.

«Dans beaucoup de pays en développement, les conditions ne permettent pas aux petits paysans d'utiliser sans danger des pesticides à haute toxicité. Il en résulte des dégâts permanents aussi bien sur la santé des agriculteurs que pour l'environnement», souligne de con côté M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO. «Nous sommes conscients que les pesticides continueront d'être utilisés en réponse à la demande croissante de denrées alimentaires. La Convention de Rotterdam offre aux pays un outil de choix pour réduire les risques liés à l'utilisation des pesticides».

Au cas où le commerce d'un produit chimique est autorisé, son utilisation en toute sécurité est facilitée par les exigences de la Convention en matière d'étiquetage et d'information concernant les risques potentiels pour la santé et l'environnement. La Convention a été appliquée sur une base volontaire depuis septembre 1998 sous la forme d'une procédure intérimaire dite du consentement préalable (PIC).

La Convention démarre avec 27 produits chimiques soumis à la procédure PIC, mais quinze autres pesticides et produits chimiques, identifiés durant la procédure PIC, vont s'y ajouter lors de la première Conférence des Parties qui se tiendra du 20 au 24 septembre 2004 à Genève.

Cela inclut plusieurs pesticides très toxiques, notamment le monocrotophos et le parathion ainsi que cinq formes supplémentaires d'amiante dont le chrysotile qui représente 90 pour cent de l'amiante qui se trouve dans le commerce. L'expérience acquise dans ce domaine facilitera l'adjonction d'autres substances à l'avenir.