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Haïti : une équipe de l'ONU se rend par avion dans les villes inaccessibles en raison des émeutes

Haïti : une équipe de l'ONU se rend par avion dans les villes inaccessibles en raison des émeutes

Le Nord et le Centre du pays étant en proie aux émeutes et empêchant l'accès d'autres régions, une équipe d'évaluation interinstitutions de l'ONU a eu recours à la voie aérienne pour se rendre aujourd'hui dans le Nord-Ouest et dans le Nord-Est d'Haïti.

Le Nord et le Centre du pays étant en proie aux émeutes et empêchant l'accès à d'autres régions, une équipe d'évaluation interinstitutions de l'ONU a eu recours à la voie aérienne pour se rendre aujourd'hui dans le Nord-Ouest et dans le Nord-Est d'Haïti.

L'équipe, composée de 10 personnes s'est rendue à Port-de-Paix, une localité du Nord-ouest et à Cap-Haïtien, au Nord-Est, pour y faire le point sur la situation humanitaire. Malgré les émeutes, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l'organisation non gouvernementale, CARE, ont cependant pu acheminer des secours d'urgence dans la ville des Gonaïves.

Déployée le 8 février, la mission interagences des Nations Unies, qui prévoyait au départ de revoir et de mettre à jour le plan d'urgence pour Haïti, a dû faire face au développement de la crise, et avec le soutien du Coordonnateur résident et de l'équipe pays de l'ONU, créer une force d'intervention interinstitutions afin de coordonner le travail des agences de l'ONU et de leurs partenaires, indique un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) diffusé aujourd'hui.

La crise actuelle met en danger la vie de nombreux Haïtiens, souligne OCHA qui rappelle que plusieurs hôpitaux ont été la cible des manifestants et précise que les personnels hospitaliers craignent pour leur propre vie.

Une première évaluation met en évidence les besoins énormes en eau potable, médicaments de première nécessité, banques de sang et de capacité de réfrigération. Un comité de crise a été créé sous la direction de l'Organisation panaméricaine de la santé (PAHO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), afin de procéder à une évaluation de l'état des hôpitaux du pays.

Les difficultés de transport et de distribution créent déjà des hausses de prix et des pénuries de produits essentiels dans certaines villes. Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU doit livrer 1 400 tonnes de céréales stockées dans ses entrepôts du Cap-Haïtien et de Bombardopolis à 268 000 personnes dans le Nord et le Nord-ouest du pays .

Le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a demandé aux pays voisins d'Haïti d'ouvrir leurs frontières aux éventuels réfugiés et a nommé un Coordonnateur d'urgence qui rend visite en ce moment aux Etats des Caraïbes pour évaluer les capacités d'accueil. Dans le passé, les Haïtiens se sont souvent tournés vers la République dominicaine, la Jamaïque, les Bahamas, Cuba, les Iles Turques et Caïques, et les Etats-Unis.

Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques. En avril 2003, l'ONU et ses partenaires ont lancé un appel de 84 millions de dollars pour faire face à ses besoins humanitaires, indique OCHA.