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La Commission Cameroun-Nigeria entreprend l'examen de la frontière maritime entre ces deux pays

La Commission Cameroun-Nigeria entreprend l'examen de la frontière maritime entre ces deux pays

La Commission Mixte Cameroun-Nigeria, un dispositif mis en place pour régler pacifiquement un différend frontalier entre le Cameroun et le Nigeria, a décidé de créer son groupe d'observation pour la zone du lac Tchad, a entrepris l'examen de la frontière maritime et a créé un groupe de travail à cet effet.

Selon le communiqué produit par la Commission, la réunion a bien accueilli les résultats du Sommet tripartite qui s'est tenu à Genève entre les deux chefs d'Etat camerounais et nigérian et le Secrétaire général de l'ONU. Le Représentant spécial pour l'Afrique de l'Ouest et Président de la Commission mixte, Ahmedou Ould-Abdallah, a rappelé les faits saillants de ce sommet, parmi lesquels la proposition de ratifier un Traité d'amitié et de non-agression entre les deus pays et un échange immédiat d'ambassadeurs.

Au-delà de ces mesures, « le sommet a été un vote de confiance à la Commission et à son travail », a déclaré le Représentant spécial qui s'est dit par ailleurs très satisfait de constater « qu'une des réalisations majeures de la Commission a été de se conformer au calendrier extrêmement strict qu'elle s'est elle-même fixée. »

« Le retrait réussi de la région du lac Tchad et le transfert d'autorité dans la région se sont même effectués en avance sur le calendrier. Il est essentiel que nous en fassions une tradition de la Commission », a-t-il ajouté.

Même si le Représentant spécial a menacé de mettre en scène une guerre pour attirer à la fois l'attention des médias et la levée des fonds nécessaires au fonctionnement de la Commission qui pour l'instant font défaut, il a conclu en estimant que son travail laisserait « en héritage au continent africain la façon dont des Africains avaient réglé leurs problèmes, la main dans la main et sans recourir à la violence. »

Le Ministre des Affaires Étrangères du Nigeria, Olu Adeniji, a, dans son allocution, exhorté la Commission à « tenir compte de la dimension humaine, dans la mise en œuvre de l'arrêt de la Cour Internationale de Justice, notamment le bien-être des communautés frontalières. »

Au nombre des décisions adoptées au cours de cette session, on note que la Commission a décidé de constituer, pour une période d'un an, son groupe de personnel d'observation pour la zone du lac Tchad, que la Commission Mixte et ses deux sous-commissions effectueront des visites sur le terrain dans la zone de la frontière terrestre et dans la péninsule de Bakassi.

Elle a passé en revue le projet de protocole sur la protection des droits des populations concernées, soumis par le Nigeria. En réponse, le Cameroun a présenté une étude approfondie sur ce projet de protocole qui sera discuté lors de la neuvième session de la Commission Mixte, qui se tiendra les 6 et 7 avril.

La Commission Mixte a examiné la question de la frontière maritime, notamment une proposition de mettre sur pied une sous-commission sur cette question. Elle a décidé de constituer un groupe de travail qui sera composé de cinq experts venant de chacun des deux pays et d'experts des Nations Unies, afin de procéder à une étude préliminaire et de proposer des recommandations.

Elle s'est félicitée de la décision des parties de faire chacune une contribution additionnelle de 1,75 million de dollars immédiatement, portant le Fonds d'affectation spéciale à 6 millions de dollars.

Le Président a proposé d'effectuer en mars des visites tripartites dans les capitales des pays donateurs potentiels, qui incluront certainement Bruxelles, Londres, Paris, New York et Washington.