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La lutte contre la faim permet de réduire les risques d'obésité, selon un rapport de la FAO

La lutte contre la faim permet de réduire les risques d'obésité, selon un rapport de la FAO

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Les pays en développement notamment sont menacés d'un risque double d'obésité, celui lié à la malnutrition de la femme enceinte qui « programme » une dérive ultérieure vers l'obésité et celui découlant d'un mode d'alimentation qui se rapproche de celui des pays développés, selon un rapport de la FAO, l'agence de l'ONU pour l'alimentation, qui conclut que la lutte contre la faim et la malnutrition chez les femmes enceintes et les enfants permet de prévenir le premier de ces risques.

Citant des études empiriques, le rapport publié aujourd'hui par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) révèle que la malnutrition chez la femme enceinte « programme » les tissus du foetus de sorte que, plus tard, à l'âge adulte, l'individu dérive vers l'obésité si son mode de vie est sédentaire et l'environnement abondant en nourriture.

Plusieurs pays en développement sont confrontés à cette situation dont les effets sur la santé peuvent être dramatiques. La faim aujourd'hui suivie d'une période d'abondance demain entraîne pour un grand nombre de personnes une dérive vers l'obésité, ce qui les rend vulnérables à certaines maladies comme les troubles cardio-vasculaires, l'hypertension et le diabète.

Or du fait à la fois de la baisse des prix réels des denrées alimentaires, de l'augmentation des revenus et de l'urbanisation croissante, les apports en calories et en protéines des régimes alimentaires observés dans plusieurs pays en développement ne se différencient plus tellement des niveaux de consommation des pays développés, selon le rapport.

Ces changements nutritionnels signifient qu'un nombre croissant de pays en développement devront affronter le double fardeau de la sous-alimentation et de la suralimentation réunies, avec leurs coûts économiques et les problèmes de santé qui en découlent.

Selon le rapport, ce double fardeau est appelé à s'alourdir d'ici à 2030. En effet, aujourd'hui, tout comme dans un avenir prévisible, on constate que les régimes alimentaires s'écartent des recommandations d'une consultation d'experts de la FAO et de l'OMS, l'Organisation de l'ONU pour la santé, tenue l'année dernière. A titre d'exemple, le rapport indique que dans 36% des pays du monde, la consommation de cholestérol par la population dépasse le plafond recommandé qui est de 300 milligrammes par personne et par jour. Elle aurait même doublé par rapport au début des années 60.

De même, dans 34% des pays, on note un franchissement du cap de 30% pour les apports en graisses alimentaires, contre 18% il y a quarante ans. Selon les projections de la FAO, d'ici à 2030, ces indicateurs devraient continuer à se détériorer, plus de 40% des apports en calories supplémentaires devant provenir des graisses.

Or l'obésité est l'une des causes principales des maladies chroniques dont les coûts sont déjà très élevés dans beaucoup de pays développés. Rien qu'aux Etats-Unis, ces coûts se chiffrent à plus de 120 milliards de dollars l'an. Ils dépassent les coûts des soins de santé liés au tabagisme. Selon le rapport, les problèmes économiques associés à la transition vers une meilleure nutrition seront plus durement ressentis dans les pays en développement.