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Iraq : Kofi Annan pense prendre sa décision d'ici à demain

Iraq : Kofi Annan pense prendre sa décision d'ici à demain

Depuis Stockholm où il a ouvert hier un Forum international sur la prévention du génocide, le Secrétaire général a déclaré qu'il prendrait une décision, d'ici à demain, sur l'envoi d'une mission d'évaluation de l'ONU sur la faisabilité d'élections au suffrage direct en Iraq.

Depuis que Paul Bremer, le chef de l'Autorité administrative de la Coalition en Iraq et l'Envoyé britannique en Iraq, Jeremy Greenstock, ainsi que la délégation du Conseil de gouvernement iraquien conduite par son Président Adnan Pachachi lui en ont fait la demande, lundi dernier, « nous nous sommes donnés le temps [...] à mener notre propre analyse, de consulter certains documents et de réfléchir à ce que nous allons faire », a indiqué hier, 25 décembre, le Secrétaire général, lors d'une conférence de presse qui a suivi son entretien avec le Premier Ministre suédois, Goran Persson.

« Je pense prendre ma décision d'ici à mardi », a-t-il précisé.

Lors d'une réunion avec le Conseil de sécurité, le 19 janvier dernier, l'un des membres du Conseil de gouvernement iraquien, Abdel Aziz Hakim, qui est aussi le dirigeant du principal parti chiite iraquien, le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), a rappelé que l'ayatollah Ali Sistani, le grand chef spirituel des chiites, s'était toujours prononcé en faveur d'élections au suffrage universel direct et souhaitait qu'un intervenant « neutre » décide si l'organisation de telles élections étaient possible d'ici à la date fixée pour la passation de pouvoirs aux Iraquiens.

Dans ces conditions, les représentants de la coalition ont réclamé avec insistance le retour de l'ONU en Iraq, tout d'abord en lui demandant d'envoyer une mission chargée de se prononcer sur la faisabilité de telles élections.

Le Premier Ministre suédois a pour sa part indiqué que les discussions avec le Secrétaire général avaient porté sur la situation en Europe et en particulier à Chypre après les récents entretiens de Kofi Annan avec le Premier ministre turc ainsi que sur la réforme de l'ONU et le groupe de haut niveau conduit par l'ancien Premier Ministre thaïlandais Anand.

« Naturellement, nous avons échangé nos points de vue sur l'Iraq. Cela a même constitué l'essentiel de notre discussion », a déclaré M. Goran Persson.

Kofi Annan qui a entamé une tournée européenne le 20 janvier dernier, a ouvert hier le Forum international de Stockholm 2004, consacré cette année à «La prévention du génocide : menaces et responsabilités.»

Il a indiqué que cette réunion avait été « l'occasion de réfléchir à ce que nous pouvons faire, en tant que communauté internationale pour faire en sorte que nous ne n'ayons pas à revivre de futurs génocides et sur ce que nous pouvons faire pour stopper ou régler les problèmes lorsqu'ils sont encore dans l'oeuf [...] Si vous me demandez si le monde en est au point où génocide et nettoyage ethnique ne se produiront plus [...] j'ai bien peur de ne pas pouvoir vous donner une réponse positive. Mais cela ne nous empêche pas d'essayer », a déclaré Kofi Annan.

Interrogé sur les liens existant entre cette conférence et la Cour Pénale internationale, le Secrétaire général a expliqué que la Court constituait le maillon manquant dans le système judiciaire international, qu'il s'agissait d'une évolution très importante qu'il « soutenait à 100%. »

Le Secrétaire général assiste aujourd'hui à un déjeuner de travail offert par le Président français, Jacques Chirac. Il participera également à une réunion sur le «Pacte mondial», en présence du Ministre français de l'économie, M. Francis Mer.