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Crise du café au Nicaragua : programme d'aide et de reconversion soutenu par la FAO

Crise du café au Nicaragua : programme d'aide et de reconversion soutenu par la FAO

Au Nicaragua, la FAO, l'agence de l'ONU pour l'agriculture, aide le gouvernement à soutenir les petits producteurs de café ruinés par la crise internationale du secteur et prépare avec les autorités de Managua une reconversion de la production fondée sur l'amélioration des qualités et la recherche de nouveaux marchés.

Conséquence de la récente spirale à la baisse des cours du café, du quart des recettes à l'exportation qu'il représentait au Nicaragua, le café n'en a plus constitué l'année dernière que 12%.

Un phénomène qui a profondément affecté l'économie du pays et notamment les revenus, l'emploi et la sécurité alimentaire de milliers de familles rurales. Beaucoup de plantations de café sont désormais à l'abandon, explique un communiqué de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié aujourd'hui.

"Quand on sait que la culture du café fait travailler 31,5%de la main-d'oeuvre totale agricole, on réalise la gravité de cette crise dans un pays dont la dette extérieure représente plus de dix fois la valeur des exportations", explique Loy Van Crowder, représentant permanent de l'agence au Nicaragua.

Confronté à cette situation, le gouvernement a requis l'aide de la FAO. Il s'agit en premier lieu d'assurer la sécurité alimentaire de quelque 3 000 familles de producteurs de café affectées par la crise dans les départements de Matagalpa et Jinotega, les zones productrices les plus représentatives du pays.

Dans le département de Matagalpa, la FAO aidera le ministère de l'agriculture à formuler un programme d'investissement visant à la reconversion et à la diversification de la production de café en vue de l'adapter aux exigences du marché. Les municipalités de Rancho Grande et El Tuma-La Dalia seront les premières à en bénéficier, l'idée étant ensuite d'étendre cette expérience à d'autres zones du pays.

Pour répondre à l'urgence alimentaire, la FAO distribuera 2 400 quintaux (108 960 kilos) de semences de fèves noires, 6 000 quintaux (272 400 kilos) d'engrais et 9 000 outils agricoles de base à quelque 3 000 producteurs de café affectés par la crise, soit 17 000 personnes en comptant les familles.

Cependant, la crise des cours du café a mis en lumière la nécessité de diversifier la production pour atténuer les effets négatifs de la monoculture et d'étudier une reconversion de la production qui prenne en compte les perspectives commerciales et la compétition internationale.

Le Nicaragua produit principalement du café de type Arabica. Le bas de gamme de ce type de café que produisent les planteurs nicaraguayens des « basses terres », celles inférieures à 800 m, concurrence, sur le marché international, le café Robusta, produit notamment au nord du Brésil et au VietNam à des coûts nettement inférieurs et donc plus facile à écouler.

Avec l'aide de la FAO, les autorités nicaraguayennes vont donc engager un programme de reconversion qui concernera là encore, dans un premier temps, les municipalités de Rancho Grande et El Tuma-La Dalia, dans le Département de Matagalpa et bénéficiera à quelque 2 000 petits et moyens producteurs de café de "basses terres", regroupés dans leur majorité en coopératives agricoles. Il sera ensuite étendu à d'autres régions de "basses terres". Son exécution sera financée par des ressources nationales et par des apports complémentaires éventuels d'institutions de financement internationales.