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La sécurité en Afghanistan portée devant une commission impliquant Afghans, Pakistanais et Américains

La sécurité en Afghanistan portée devant une commission impliquant Afghans, Pakistanais et Américains

Tandis que l'inscription des électeurs à la Loya Jirga constitutionnelle se poursuit sans problèmes, que la procédure de désarmement-réintégration est engagée et que les agences de l'ONU prennent des mesures destinées à aider la population à affronter les rigueurs de l'hiver, la question de la sécurité va être portée devant une Commission tripartite réunissant autorités afghanes, pakistanaises et américaines.

La réunion du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) sur le rapatriement des réfugiés afghans du Pakistan qui s'est tenue hier à Dubaï avec les autorités afghanes et pakistanaises a conclu que l'amélioration de la sécurité en Afghanistan était la condition préalable absolue à la reprise des rapatriements et au succès de la réintégration des réfugiés.

Il a été convenu de saisir de cette question la Commission tripartite sur la sécurité aux frontières qui est composée de représentants de l'Afghanistan, du Pakistan et des Etats-Unis.

La première semaine d'inscription des électeurs à la Loya Jirga constitutionnelle s'est déroulée dans sept capitales régionales, Kaboul, Bamiyan, Jalalabad, Mazar-el-Sharif, Kunduz, Kandahar et Herat, sans difficulté majeure, a indiqué aujourd'hui un porte-parole de la MANUA, la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan.

Les premiers décomptes indiquent que 10 489 personnes se sont d'ores et déjà inscrites, le plus fort nombre d'inscrits avec 3 380 électeurs dont 1 042 femmes ayant été enregistrés à Banyan.

Dans la plupart des cas, les électrices ont accepté d'être photographiées et les plaintes ont porté le plus souvent sur la qualité des photographies, a précisé le porte-parole.

A Hérat, Kandahar et Jalalabad, des leaders influents se sont inscrits ce qui a encouragé d'autres résidents à suivre le mouvement. A Hérat, le maire et ses deux fils ont été les premiers à s'inscrire. A Kandahar, le gouverneur s'est inscrit le 3 décembre. A Jalalabad, le Gouverneur de Nangarhar, le chef de la police et le chef du département de l'éducation ont également été s'inscrire.

Par ailleurs, la première étape de la phase pilote du processus de désarmement-réintégration est actuellement en cours à Kaboul. La première unité à remettre ses armes sera probablement le 2e bataillon de la Garde nationale de la Force nationale afghane. Le Ministère de la Défense organisera le 8 décembre un défilé des soldats et unités qui sont impliqués dans le processus de désarmement.

Le processus de vérification de l'armement a également commencé à Mazar-el-Sharif. A Kunduz 880 soldats ont achevé la procédure de désarmement. 496 d'entre eux ont choisi de se reconvertir dans l'agriculture, 126 dans les activités de déminage, 179 ont opté pour une formation professionnelle, 18 ont décidé de rejoindre la police ou l'armée et 10 de lancer de petites affaires.

Par ailleurs les préparatifs destinés à atténuer les rigueurs de l'hiver ont commencé. Des stocks de nourriture, de carburant et de produits divers ont été entreposés dans des zones difficiles d'accès, à proximité des routes de façon à procéder à leur dégagement et des programmes d'urgence « argent contre travail » destinés à apporter un complément de revenus à la population sont également prévus.

Les préparatifs en prévision de l'hiver sont intégrés dans le cycle normal de travail de la plupart des agences de l'ONU, précise la MANUA. A titre d'exemple des activités en cours, le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a pré-positionné 32 000 tonnes de nourriture destinées à 650 000 personnes dans les régions éloignées du pays. Dans les provinces du Badakhstan et du Baghlan où l'hiver a déjà commencé, les distributions sont en cours.

Le HCR a stocké tentes, couvertures, feuilles plastique, poêles au kérosène et carburant en quantité suffisante pour répondre aux besoins d'urgence de réfugiés afghans ou de personnes déplacées. La distribution a commencé dans toutes les régions mais les problèmes de sécurité dans l'Est et le Sud ralentissent les prévisions initiales, souligne la MANUA.

Par ailleurs le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a entreposé des fournitures médicales dans des régions éloignées ou des zones de haute altitude de façon à réagir rapidement en cas d'épidémie.