Les peuples du monde doivent s´unir pour faire face à l´extrémisme, déclare Kofi Annan lors du Sommet de la conférence islamique

« Nous devons unir nos efforts pour faire face à l'extrémisme qui ne cesse, hélas, de gagner du terrain, non seulement au sein de l'islam mais au coeur d'autres religions », a déclaré aujourd´hui le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, au Sommet de l´Organisation de la conférence islamique (OIC) qui se tient à Kuala Lumpur, en Malaisie.

La déclaration du Secrétaire général, retenu à New York en raison des négociations sur l´Iraq, a été prononcée par M. Lakhdar Brahimi, son Représentant spécial en Afghanistan. Kofi Annan y déplore que l´on assiste dans bien des endroits à une montée de l'hostilité entre l'Islam et l'Occident. « C'est odieux, dangereux et condamnable », a-t-il déclaré tout en ajoutant qu´il fallait « prendre des mesures concrètes pour améliorer la compréhension entre les sociétés musulmane et occidentale ».

Le riche passé de l´Islam prouve que la situation déplorable dans laquelle se trouve aujourd'hui une partie si importante du monde islamique n'est ni naturelle, ni inévitable, a indiqué le Secrétaire général.

« Je ne suis pas musulman. Mais, comme vous tous, je suis un fils d'Abraham. Je partage la même foi que vous en notre Dieu tout-puissant et je m'intéresse de près au destin du peuple musulman. Et si je souhaite m'adresser à vous avec le plus grand respect, je veux aussi le faire de façon directe, avec le coeur », a-t-il poursuivi.

Kofi Annan a évoqué les souffrances endurées par les musulmans dans de nombreuses régions, et notamment en Palestine où des milliers d'entre eux ont été tués.

« Les musulmans, tout comme leurs frères et soeurs chrétiens, souffrent sous le joug d'une occupation très dure et prolongée, qui associe les punitions collectives, l'usage d'une force militaire disproportionnée, la destruction de maisons et de récoltes, les expropriations et les bouclages iniques, et les colonies de peuplement illégales. Vient s'y ajouter un mur construit sur des terres qui n'appartiennent pas aux maçons », a-t-il déclaré.

« Cependant, les attentats-suicide à la bombe, dans lesquels des centaines de civils israéliens sont tués de façon aveugle, sont inacceptables. Ces actes de terrorisme, honnis et rejetés par vous tous, profanent une cause légitime et nuisent à sa défense. Ils doivent être condamnés et il faut y mettre un terme », a ajouté Kofi Annan.

Le Secrétaire général a déclaré que seule la Feuille de route conçue par le Quatuor – ONU, Etats-Unis, Union européenne et Fédération de Russie - contient une promesse de liberté pour les Palestiniens et de sécurité pour les Israéliens. « Elle seule peut conduire à l'émergence de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues », a-t-il indiqué.

Faisant part de ses inquiétudes en ce qui concerne la situation en Iraq, Kofi Annan a souligné la nécessité de rétablir la paix et la stabilité dans le pays. Celui-ci a déclaré que, en dépit de la menace qui continue de peser sur le personnel de l´ONU – tant national qu'international – , une petite équipe de l'ONU demeurait en Iraq pour apporter l´aide humanitaire d´urgence dont a besoin la population.

A propos de l´Afghanistan, qui se trouve dans une période de transition, Kofi Annan a estimé que la communauté internationale, y compris le monde islamique, devait rester pleinement engagée dans son soutien au gouvernement du Président Karzai et s´efforcer d'assurer le succès du processus de Bonn ainsi que la stabilité de l'Afghanistan.

« Il en va de même des transitions opérées en Bosnie et au Kosovo – où les populations, notamment musulmanes, ont terriblement souffert mais ont finalement été sauvées par la communauté internationale, au premier rang de laquelle se trouvaient les Etats occidentaux », a-t-il ajouté.

« J'espère qu'il me sera bientôt donné de voir de nouveaux exemples de réconciliation entre chrétiens et musulmans – au Soudan, par exemple, et peut-être à Chypre, où un règlement faciliterait de surcroît les efforts entrepris par la Turquie pour se joindre à l'Union européenne », a indiqué Kofi Annan.