Débat général : notre décision était la bonne, affirme Jack Straw à propos de l'Iraq
« Ce qui a fait de l'Iraq une question aussi importante, a été la façon dont ce pays a mis à l'épreuve le rôle et le dessein de cette institution, pendant plus de dix ans », a déclaré aujourd'hui Jack Straw (en anglais), le Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères du Royaume-Uni qui a toutefois admis qu'il y avait « une controverse à propos de l'action militaire que nous avons menée et des lourdes responsabilités que nous portons. »
« Je crois toutefois que la décision que nous avons prise était la bonne. L'autorité de l'ONU était en jeu. Ayant donné à Saddam Hussein une dernière chance de se conformer aux demandes des Nations-Unies, que se serait-il passé si nous avions abandonné ? Le monde serait-il plus sûr aujourd'hui », a plaidé le ministre.
Poursuivant par un appel au rassemblement autour d'un intérêt commun, « l'aide à apporter aux citoyens iraquiens pour qu'ils puissent jouir des droits et des libertés qui leur ont été déniés pendant si longtemps », M. Straw a reconnu que la situation en Iraq présentait de « formidables défis » en termes de sécurité.
Il a souhaité qu'un agrément puisse être trouvé sur une nouvelle résolution du Conseil de sécurité visant à « renforcer le rôle de l'ONU en Iraq. » Quant au calendrier de transfert des pouvoirs, il devrait « découler des besoins du peuple et de sa capacité à assumer progressivement un contrôle démocratique plutôt qu'en fixant des dates-limite arbitraires. »
Pour d'autres intervenants dans le débat général, les problèmes auxquels est confronté le monde contemporain, ne se résument pas "au concept militaire", selon la formule du Président de l'Argentine (en anglais), Néstor Carlos Kirchner, qui a fait valoir que les relations entre des pays comme le sien et le reste du monde restaient marquées par "une dette gigantesque, écrasante" contractée auprès des institutions financières et des créditeurs privés.
« Nous acceptons la responsabilité qui est la nôtre en tant que pays pour avoir accepté des politiques dictées par d'autres mais nous exhortons les institutions financières internationales qui, en imposant de telles politiques, ont contribué à l'accroissement de la dette, l'ont encouragé et favorisé, à reconnaître leur part de responsabilité », a déclaré M. Kirchner.
L'allocution du Premier ministre de la Malaisie (en anglais), qui a lancé une charge contre l'état d'un « monde qui ne sait plus où il en est », amplifiait encore ces préoccupations. « La Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l'Organisation mondiale du commerce se sont transformés en instruments d'hégémonie qui appauvrissent les pauvres et enrichissent les riches », a-t-il déclaré, avant de réclamer, entre autres mesures, que les taux de change soient fixés par une Commission internationale.
Dans le même ordre d'idée, le Premier ministre de l'Inde (en anglais) faisait remarquer que « les pays en développement ne pouvaient s'offrir le luxe de prendre leur temps » dans la mesure où « les compulsions politiques » les forcent à « satisfaire rapidement les aspirations de leurs populations. » Soulignant que « l'interdépendance mondiale actuelle signifiait que les désastres économiques dans les pays en développement pouvaient se répercuter dans les pays développés », il concluait en affirmant que la réalisation des objectifs de développement du Millénaire était dans l'intérêt de tous.
Se sont également exprimés aujourd'hui les Présidents de l'Albanie (en anglais), de Guyana (en anglais), de Madagascar, des Comores et du Burkina-Faso, du Rwanda, les Premiers ministres de l'Irlande (en anglais), de Malte (en anglais), de la Dominique, le Vice-Président de la Sierra Leone, le Ministre d'Etat de la Principauté de Monaco, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d'Israël (en anglais), les Ministres des affaires étrangères de la Suède (en anglais), de la République de Corée (en anglais), du Kazakhstan (en anglais), de l'Iran (en anglais), du Mali, de l'Arménie (en anglais), de la Pologne (en anglais) et de l'Autriche (en anglais).