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Un an après la crise en Côte d'Ivoire, les agences de l'ONU font le lourd bilan de ses conséquences humanitaires

Un an après la crise en Côte d'Ivoire, les agences de l'ONU font le lourd bilan de ses conséquences humanitaires

Un an après « les événements qui ont amené la Côte d'Ivoire à une instabilité inconnue par le pays depuis son indépendance », les agences humanitaires de l'ONU font le bilan des lourdes conséquences humanitaires de la crise, conséquences qui touchent ses résidents comme l'ensemble de ses voisins.

L'éducation formelle des enfants et le système sanitaire, à cause de départs des fonctionnaires, des violences, et de l'insécurité, se sont effectivement effondrés à l'ouest et au nord. Les maladies guérissables commencent à tuer encore une fois, et la malnutrition, qui était impensable en Côte d'Ivoire, a fait son apparition en touchant les groupes les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants, indique dans un communiqué, diffusé aujourd'hui par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les agences humanitaires de l'ONU.

« Les humanitaires sont actifs dans chaque zone du territoire ivoirien, et nous cherchons à atténuer les effets de la crise », déclare Gemmo Lodesani, Président du Comité Inter-Agences de Coordination Humanitaire : «Avec l'appui des donateurs, nous fournissons un appui au Gouvernement national de réconciliation et l'assistance d'urgence directe à plus d'un million de personnes dans le pays. Mais nous ne pouvons pas remplacer les services sociaux gouvernementaux. »

Au sud, des milliers d'enfants déplacés restent hors du système scolaire et les services sanitaires sont surchargés, indique également le communiqué d'OCHA. L'agriculture et le commerce ressentent fortement cette crise et la pauvreté augmente de façon générale. Les tensions inter-communautaires sont palpables, et cela pose un grave problème de protection des populations vulnérables, dont en particulier les femmes, les enfants et les populations déplacées.

« Il faudrait que l'administration se redéploie le plus tôt possible dans tout le pays afin de rassurer les populations et nous aider à mieux travailler. La paix et la reprise des services essentiels encourageraient le retour dans leurs foyers des personnes déplacées, des réfugiés et des ressortissants de la CEDEAO et contribueraient à leur l'accueil, dans un climat de confiance », poursuit M. Lodesani.

La communauté humanitaire restera engagée dans le soutien aux populations en détresse en Côte d'Ivoire, aux cotés du Gouvernement de Réconciliation Nationale, affirme enfin le communiqué d'OCHA qui appelle, à l'occasion de la Journée internationale de la paix, toutes les communautés, « à la médiation, à la tolérance et à la coexistence pacifique, afin que le pays s'inscrive résolument dans le cadre d'une réconciliation réussie déterminante pour le devenir des habitants de la Côte d'Ivoire et de la sous région. »