L'actualité mondiale Un regard humain

Mise en garde de l'Envoyé de l'ONU : le Moyen-Orient au risque d'un bain de sang

Mise en garde de l'Envoyé de l'ONU : le Moyen-Orient au risque d'un bain de sang

Intervention de Terje Roed-Larsen au Conseil de sécurité
Le Coordonnateur de l'ONU pour le Moyen-Orient a mis en garde ce matin le Conseil de sécurité contre les risques d'un statu quo qui pourrait se terminer par un bain de sang et a exhorté la communauté internationale à relancer la Feuille de route et à en accélérer l'application.

« Certaines dispositions de la Feuille de route permettent d'accélérer ou au contraire de ralentir le processus. Compte tenu de la situation actuelle, il semble approprié de l'accélérer », a indiqué le Coordonnateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Terje Roed-Larsen, lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité, ce matin.

« Nous traversons actuellement une phase difficile et tumultueuse », a-t-il déclaré, estimant que cette situation était le produit conjugué de la violence et d'une mise en oeuvre trop lente de la Feuille de route.

Selon Terje Roed-Larsen, l'application de la Feuille de route n'a jamais véritablement commencé, faute de la mise en oeuvre de mesures qui auraient eu l'appui des deux parties. « Aucune, a-t-il dit, n'a réellement pris en considération les préoccupations de l'autre, à savoir la sécurité pour Israël et la fin de l'occupation pour les Palestiniens. Israël, a ajouté le Coordonnateur, n'a jamais vraiment adhéré à la Feuille de route.

« Nous n'avons d'autre choix qu'accentuer nos efforts en faveur de la mise en oeuvre de la Feuille de route », a-t-il réaffirmé tout en admettant que, du côté palestinien, le Quatuor se trouvait privé d'interlocuteur puisque, a-t-il souligné, un Premier Ministre « honorable et pacifique » a démissionné et son successeur n'avait pas encore pris les rênes du pouvoir.

« Nous devons, a-t-il estimé, réévaluer le principe de réciprocité et nous attaquer au terrorisme et à l'occupation », ajoutant que des initiatives audacieuses, en ce qui concerne les colonies de peuplement et la sécurité, étaient peut-être nécessaires.

Quant à la question de l'extradition de Yasser Arafat, M. Roed-Larsen a fait valoir qu'il avait été démocratiquement élu et que, par conséquent il était le chef légitime des Palestiniens.

« Il est loin d'être dépassé », a-t-il ajouté.