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Kofi Annan invite les Etats à l'unité et à réfléchir à une réforme de l'ONU

Kofi Annan invite les Etats à l'unité et à réfléchir à une réforme de l'ONU

Kofi Annan
Deux semaines avant que ne s'ouvre le débat général des Etats membres de l'ONU, la publication de son rapport sur l'application de la Déclaration du millénaire est l'occasion pour Kofi Annan de mettre en question « l'architecture » des institutions internationales et d'inviter à se demander si elle est adaptée aux tâches que l'on attend d'elles.

Le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU, qu'il présentait ce matin à New York au cours d'une conférence de presse, s'ouvre sur une référence à l'attentat qui a coûté la vie à Bagdad à certains des "serviteurs les plus talentueux de l'ONU."

"Défi direct à la vision de la solidarité mondiale et de la sécurité collective ancrée dans la Charte des Nations Unies et exposée dans la Déclaration du Millénaire", "les conséquences de cette tragédie n'ont pas encore été évaluées dans toute leur ampleur mais elles soulèvent clairement d'importantes questions concernant le type de mandats confiés à l'ONU par ses États Membres et notre capacité de les exécuter", indique Kofi Annan qui estime l'heure venue d'envisager "une réforme radicale" et invite dans ses conclusions à ne pas retarder plus longtemps les réformes envisagées pour le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale, le Conseil économique et social (ECOSOC) et peut-être également le Conseil de tutelle.

"J'ai le sentiment inconfortable que le système ne fonctionne pas comme il le devrait", a-t-il commenté lors de la Conférence de presse (image en anglais) organisée ce matin pour le lancement de son rapport. "C'est pour cette raison que j'ai insisté auprès des chefs d'Etat et de gouvernement pour qu'ils soient personnellement présents au débat de l'Assemblée générale", a-t-il ajouté.

Dans le domaine de la paix et de la sécurité, "les événements ont ébranlé le système international", a-t-il déclaré tandis qu'il souligne dans son rapport que "le consensus exprimé ou impliqué dans la Déclaration du millénaire semblait maintenant moins solide que trois ans auparavant."

La guerre en Iraq a mis en évidence "de profondes divisions" au sein de la communauté internationale et donné lieu à "des accusations de double jeu", y indique-t-il, ajoutant que, même si la communauté internationale a retrouvé certains terrains d'entente, "des divisions demeurent qui seront difficiles à surmonter."

"Il est indispensable que la communauté internationale mette un terme aux différends des derniers mois et parvienne à une identité de vues fondée sur un programme de sécurité commun. Cet objectif ne pourra être atteint que si les États, dans la poursuite de leurs intérêts nationaux, montrent qu'ils comprennent et respectent les réalités mondiales et les besoins d'autrui", affirme-t-il avant d'énoncer un certain nombre de recommandations à l'égard des grandes questions ayant trait à la paix et à la sécurité. En ce qui concerne les armes de destruction massive notamment, il met en garde contre "le deux poids, deux mesures" et estime que les Etats dotés d'armes nucléaires ont trop peu oeuvré au désarmement.

En ce qui concerne les objectifs de développement fixés par les dirigeants du monde en 2000, lors du Sommet du millénaire, Kofi Annan a déclaré ce matin qu'ils pouvaient être réalisés si la dynamique de ces trois dernières années se maintenaient. Au nombre de ceux-ci figurent la réduction de moitié de la pauvreté et l'enseignement primaire universel d'ici à 2005.