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Situation humanitaire critique dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire

Situation humanitaire critique dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire

Les tensions inter-ethniques et l'insécurité persistante créent des conditions extrêmement précaires dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, indique le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) qui attire l'attention sur l'insuffisance du financement disponible.

La situation dans les régions occidentales de la Côte d'Ivoire, en dehors des villes et des grands axes routiers, reste très peu sûre, indique OCHA dans un communiqué publié aujourd'hui. L'agence fait notamment état de tensions inter-ethniques de plus en plus vives. Des chefs locaux ont ordonné l'expulsion d'Ivoiriens étrangers à la région et de travailleurs immigrés provenant de différents pays ouest-africains. Selon certaines informations, des bandes de jeunes harcèleraient les immigrés et des altercations auraient eu lieu lorsque des Burkinabé ont tenté de reprendre possession de leurs champs.

La situation alimentaire est également alarmante. Le Programme alimentaire mondial (PAM) n'a pu assurer ses distributions de nourriture dans les villes de Man et de Guiglo en raison de ruptures des stocks de vivres qui l'ont obligé à réduire ses activités de 30%. Les organisations non gouvernementales présentes dans la région signalent des taux élevés de malnutrition et une forte proportion d'enfants présentant des oedèmes. Enfin, des précipitations inférieures à la normale aggravent encore le climat d'insécurité alimentaire.

OCHA attire l'attention sur le fait qu'un financement insuffisant entrave l'action des agences humanitaires dans le pays et que plusieurs secteurs ne sont toujours pas financés. Au moins quatre agences de l'ONU, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds pour la population (FNUAP), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) indiquent n'avoir reçu aucun financement au titre de l'appel « Côte d'Ivoire plus cinq.»