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Le développement de l'Afrique affecté si la réforme des échanges agricoles ne progresse pas

Le développement de l'Afrique affecté si la réforme des échanges agricoles ne progresse pas

Des négociations sur la réforme des échanges agricoles qui s'essoufflent et la décision américaine d'augmenter de 67% ses subventions des produits agricoles et laitiers sont autant d'éléments qui pèsent sur les perspectives de développement de l'Afrique, selon le rapport de la Commission de l'ONU sur l'économie de l'Afrique.

« Les perspectives à moyen terme de l'Afrique dépendent, pour une grande part, des événements extérieurs. Malheureusement pour l'Afrique, les négociations qui se déroulent au sein de l'Organisation mondiale du commerce sur la réforme du commerce des produits agricoles semblent s'essouffler », indique aujourd'hui la Commission économique pour l'Afrique (CEA) dans un communiqué annonçant la parution le 30 juillet de l'édition 2003 de son Rapport économique sur l'Afrique, la publication annuelle phare de la CEA.

« Or, pour l'Afrique, c'est de loin la question la plus importante du programme de Doha pour le développement », poursuit le communiqué qui ajoute que « la décision des Etats-Unis d'Amérique, en mai 2002, de présenter un projet de loi agricole d'un montant de 51,7 milliards de dollars sur six ans, qui dope les subventions aux produits agricoles et laitiers de 67 %, n'est pas de nature à améliorer les perspectives de l'Afrique. »

Le Rapport précise que ces subventions entraîneront une baisse des prix des produits agricoles, rendant la concurrence rude pour les petits pays africains.

L'édition de cette année, qui a pour thème principal « Accélérer le rythme du développement », porte sur les moyens qui permettraient à l'Afrique d'enregistrer les taux de croissance indispensables à la réalisation des objectifs de développement du Millénaire dans un contexte marqué par une performance économique "peu brillante" avec une croissance en recul de 3,2 % en moyenne en 2002 contre 4,3 % en 2001.

Ce recul, indique la CEA, est le reflet du ralentissement de l'économie mondiale, de la baisse des cours des produits de base en 2001, de la sécheresse en Afrique australe et en Afrique de l'Est et des conflits politiques et armés dans certains pays de la région, en particulier la Côte d'Ivoire, le Zimbabwe, Madagascar et la République centrafricaine.

Cependant, des pays comme l'Ouganda, le Rwanda et le Mozambique, qui jouissent d'une réputation de stabilité et de bonne gouvernance, et qui ont bien géré leurs programmes de réformes, se sont démarqués du lot en affichant des taux de croissance respectifs de 6,2 %, 9,9 % et 12 %, indique le rapport de la CEA qui présente une analyse détaillée de sept économies africaines : l'Egypte, le Gabon, le Ghana, Maurice, le Mozambique, l'Ouganda et le Rwanda.