Iraq : l'AIEA conclut à un risque nul de prolifération mais insiste sur la nécessité de récupérer l'uranium dispersé

Lors de leur inspection des entrepôts du Centre iraquien de recherches nucléaires d'Al Tuwaitha qui s'est déroulée entre le 7 au 23 juin, l'équipe d'experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a découvert que de nombreux conteneurs avaient disparu dans l'un des deux bâtiments concernés par les inspections, celui où était entreposée une grande variété de composés d'uranium dont du concentré orange d'oxyde d'uranium ou « yellow cake ».
Partant de l'hypothèse que quelques grammes d'uranium naturel soient restés, sous forme de poussière accrochée au paroi ou collée au fond des fûts, dans chacun des quelques conteneurs vidés par les pilleurs avant de les emporter, les experts ont estimé qu'au moins 10 kg de composés d'uranium pouvaient avoir été dispersés.
« La quantité et le type de composés d'uranium dispersés ne posent pas de risques du point de vue de la prolifération ; toutefois le directeur général va demander à l'Autorité de faire tout ce qui est en son possible pour retrouver les matières dispersées, les réinstaller dans les entrepôts du site C et les placer sous les garanties de l'agence », indique un communiqué de l'AIEA publié hier.
Les Etats-Unis avaient consenti à ce que l'agence envoie une équipe d'inspecteurs en Iraq pour procéder à l'inventaire des entrepôts du Centre d'Al Tuwaitha seulement après que le directeur général de l'AIEA, Mohamed El Baradei, ait adressé aux autorités américaines plusieurs courriers les alertant sur les risques éventuels posés par le pillage du site. Cette inspection, sans lien aucun avec celles effectuées avant le récent conflit en Iraq, a été autorisée dans le cadre de la vérification du respect des garanties prévues par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Le site était sous scellés de l'AIEA depuis 1991 et, selon l'inventaire de l'agence lors de son inspection de décembre 2002, la dernière qu'elle ait effectuée avant le conflit, contenait 1,8 tonne d'uranium faiblement enrichi et 500 tonnes d'uranium naturel.