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Toujours plus d'appels d'Iraquiens à une action plus large de l'ONU dans leur pays

Toujours plus d'appels d'Iraquiens à une action plus large de l'ONU dans leur pays

Sergio Vieira de Mello
Dans le gouvernorat de Babylone, le Représentant spécial de l'ONU a poursuivi aujourd'hui ses rencontres avec des représentants de la société iraquienne, lesquelles continuent à être l'occasion pour ses interlocuteurs de réclamer un rôle plus important de l'ONU en Iraq.

A Hilla, la plus grande ville du gouvernorat de Babylone, à 100 km au sud de Bagdad, le gouverneur Iskandar Jawad Witwit a décrit aujourd'hui au Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, Sergio Vieira de Mello, venu lui rendre visite dans le cadre de son programme d'entretiens avec le plus grand nombre possible de représentants de la société iraquienne, une situation qui évoluait positivement. La sécurité dans le gouvernorat a été rétablie, le pillage et les vols sont limités, a-t-il expliqué. La police formée après la chute du régime précédent contrôle la situation et aucune attaque contre les forces de la coalition ne s'est produite.

Le Gouverneur n'en pas moins demandé à M. Vieira de Mello de jouer un rôle plus important dans les affaires de l'Iraq, soulignant que le peuple iraquien avait confiance dans la neutralité de l'ONU, indique un communiqué émanant des services du Représentant spécial.

M. Vieira de Mello qui effectuait son quatrième voyage en dehors de Bagdad, s'est également rendu à l'Université religieuse de Hilla où il a rencontré un membre du clergé, Sayyid Qazwini, qui a insisté sur la confiance dont l'ONU bénéficiait auprès des Iraquiens et a suggéré qu'elle intervienne en tiers dans la gestion des affaires du pays, aux côtés des Iraquiens et de l'Autorité intérimaire de la coalition conduite par les Etats-Unis.

L'ONU devrait prendre en charge le contrôle des frontières, a également indiqué Sayyid Qazwini qui a fait valoir que, tant que les frontières seraient largement ouvertes, des éléments étrangers, avec leurs propres intérêts et leurs propres objectifs, s'introduiraient en Iraq. Le second point qu'il a mis en avant concerne la constitution de l'Iraq. Selon Sayyid Qazwini qui a affirmé au Représentant spécial de l'ONU que les lois étrangères n'étaient pas acceptables pour la génération actuelle d'Iraquiens, elle doit refléter la culture, l'histoire et la civilisation de l'Iraq.

Dans le domaine de l'aide, le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) a indiqué qu'il allait lancer un programme, en collaboration avec des organisations non gouvernementales et des groupes de femmes, visant à créer un environnement favorable à la participation équitable des femmes aux affaires politiques et économiques au niveau local, régional et national.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé de son côté qu'était arrivée à Bagdad cette semaine la plus grande quantité de fournitures médicales en un seul envoi qu'elle ait jamais expédiée depuis la fin de la guerre. Un convoi de 40 camions a été nécessaire pour transporter les 500 tonnes d'insuline, de liquide pour perfusion et autres produits.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a pour sa part indiqué qu'il commencerait au début du mois prochain à enregistrer les 80 000 réfugiés palestiniens présents en Iraq de façon à pouvoir leur fournir des papiers et, ce faisant, une première protection.

Dans le même temps, 5,5 millions de jeunes Iraquiens ont passé leurs examens de fin d'année, ceux-ci ayant été organisés avec l'aide du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). "Compte tenu des conditions, on peut considérer cela comme une performance", a déclaré le porte-parole de l'UNICEF.