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Le Secrétaire général à l'ECOSOC : passer à l'action en privilégiant l'intérêt mondial

Le Secrétaire général à l'ECOSOC : passer à l'action en privilégiant l'intérêt mondial

Kofi Annan et le Président de l'ECOSOC, Gert Rosenthal
Lançant la session de fond du Conseil économique et social (ECOSOC), Kofi Annan a évoqué le « gros temps » que traverse l'économie mondiale dont le ralentissement persistant met à mal « les petits bateaux » des pays en développement et a lancé un appel à l'action qui privilégierait l'intérêt mondial.

« Il n'est peut-être pas vrai que la marée soulève tous les bateaux. Mais ce qui est sûr c'est que, par gros temps, les embarcations les plus frêles sont les plus malmenées », a déclaré Kofi Annan devant les Ministres, responsables de l'ONU, chefs des institutions financières et commerciales et experts de la société civile réunis à Genève pour l'ouverture de la session de fond de l'ECOSOC qui se poursuivra jusqu'au 25 juillet.

« Contrairement aux attentes, a poursuivi le Secrétaire général, l'économie mondiale ne s'est pas encore redressée après le ralentissement de 2001, le plus important en 10 ans, ce qui est une mauvaise nouvelle pour les pays en développement. Une bonne trentaine d'entre eux ont vu leur revenu par habitant baisser au cours des deux dernières années et rares sont ceux qui peuvent espérer renouer avec la croissance avant la fin de 2004. »

Kofi Annan a affirmé qu'il n'était plus possible « de perdre de vue les objectifs fixés à Doha, Monterrey et Johannesburg. » « Ces conférences ont permis de définir un nouveau partenariat mondial en faveur du développement et des stratégies précises de revitalisation du processus de développement qui orientent les ressources (...) vers les secteurs où elles auront le plus grand impact. »

« Il ne s'agit donc plus de décider ce qu'il faut faire, mais tout simplement de le faire », a-t-il lancé.

A propos des négociations commerciales de Doha, Kofi Annan a indiqué que leur programme « pourrait être un puissant moteur de croissance facilitant la réalisation des objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire. » Il a invité les pays impliqués dans ces négociations à « faire preuve d'une plus grande souplesse » et à « privilégier l'intérêt mondial. »

Le Secrétaire général s'est félicité du coup de frein observé dans « le long déclin » de l'aide publique mais, a-t-il fait observer, « même si les engagements pris à Monterrey sont honorés, on sera encore bien loin des 100 milliards de dollars par an jugés nécessaires pour atteindre les objectifs du Millénaire. »

« Des propositions très prometteuses, la création du mécanisme de financement international, par exemple, devraient permettre d'accroître le volume de l'aide et d'en améliorer la qualité », a-t-il souligné avant d'exhorter « les donateurs à faire preuve d'ouverture d'esprit et, là encore, à agir dans l'intérêt collectif. »

Estimant justifié que le débat de haut niveau de l'ECOSOC soit consacré au développement des zones rurales « où vivent les trois quarts des personnes les plus démunies de la planète, c'est-à-dire celles qui vivent avec à peine 1 dollar par jour », il a souligné l'importance des investissements requis par le développement rural dans la recherche agronomique et la mise au point de variétés à plus fort rendement adaptées aux conditions locales.

Le développement rural, a-t-il ajouté, « exige en outre une bonne gestion des ressources en eau, une augmentation des revenus et de l'emploi non agricoles, un régime foncier stable, voire une réforme rurale, une nouvelle révolution verte, autrement dit une agriculture plus productive et plus écologique. »

« Principal organe de l'ONU responsable des politiques de développement et de la cohérence des politiques, le Conseil économique et social doit faire en sorte que le système des Nations Unies mette tout en oeuvre pour relever ces défis de manière intégrée et en coopération avec tous ses partenaires », a conclu Kofi Annan.