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Beaucoup reste à faire pour neutraliser Al Quaeda, selon l'étude d'experts de l'ONU

Beaucoup reste à faire pour neutraliser Al Quaeda, selon l'étude d'experts de l'ONU

Heraldo Munoz du Chili (à droite) et Michael Chandler
Pour le groupe d'experts de l'ONU chargé de surveiller les activités d'Al Quaeda, le réseau terroriste accusé d'avoir lancé les attaques du 11 septembre contre les Etats-Unis représente encore une menace sérieuse, susceptible de faire usage d'armes de destruction massive. Que ce soit dans le domaine de la sécurisation des armes nucléaires, chimiques ou biologiques ou dans celui du financement du terrorisme où « la partie émergée de l'iceberg » seulement aurait été démantelée, l'étude présentée aujourd'hui recommande aux Etats de resserrer encore leurs contrôles.

Un projet de rapport réalisé par le Groupe, chargé par le Conseil de sécurité du suivi des activités d'Al-Quaeda, était présenté aujourd'hui à l'ONU à New York. Il met en garde contre les risques toujours présents d'attaques par le réseau terroriste qui serait susceptible d'utiliser des armes nucléaires, radioactives, chimiques et biologiques ou encore d'empoisonner les réseaux d'alimentation d'eau.

Malgré les arrestations de membres d'Al Quaeda appartenant au cercle des lieutenants d'Oussama ben Laden, tels que Sheik Mohammed, Yasir Al Jaziri ou Waleed Ben Attash, qui ont entraîné l'éclatement de cellules d'Al Quaeda dans de nombreux pays, les récentes attaques en Arabie saoudite, en Tchétchénie, au Maroc et en Afghanistan montrent qu'Al Quaeda constitue toujours une menace, selon le document présenté aujourd'hui qui engage les Etats à resserrer encore leurs contrôles.

« Nous avons encore une longue route devant nous » ont déclaré aujourd'hui l'ambassadeur du Chili, Heraldo Munoz, qui préside le Comité des sanctions créé par le Conseil de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le Président du Groupe de suivi qui est également l'auteur du rapport, Michael Chandler, lors de la conférence de presse de présentation du document.

« Pour limiter les capacités d'Al Quaeda de se procurer un engin nucléaire, il faut faire des efforts tout particuliers pour s'assurer que les pays qui possèdent des armes nucléaires, maintiennent des systèmes de contrôle et de sécurité les plus stricts possibles », indique le rapport qui ajoute qu'il est extrêmement probable que le réseau terroriste va tenter de développer un engin à dispersion radiologique rudimentaire appelé aussi « bombe sale. »

La première ligne de défense consiste pour les Etats membres à adhérer à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires, recommande-t-il.

Le Groupe qui se dit également très préoccupé par la possibilité d'attaques de sites de production de produits chimiques et d'agressions à l'arme biologique, recommande vivement aux Etats qui ne l'ont pas encore fait de ratifier la Convention sur les armes chimiques et la Convention sur les armes bactériologiques ou à toxines.

Le rapport attire également l'attention sur la nécessité de renforcer la lutte contre le financement du terrorisme. Il précise que, malgré les dispositions qui ont pu être prises par les Etats membres, Al Quaeda est toujours en mesure « d'exploiter les points faibles des systèmes et a développé de nouvelles techniques pour acquérir, utiliser et distribuer des fonds. »

Même si 125 millions de dollars d'avoirs ont été gelés en raison de leurs liens avec le terrorisme, « il reste encore à trouver de nombreuses sources de financement d'Al Quaeda », affirme-t-il.

« Pour certains experts, ce n'est encore que la partie émergée de l'iceberg », indique le rapport à propos des oeuvres charitables qui ont été fermées.