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Une conférence pour le financement de la reconstruction de l'Iraq décidée aujourd'hui à l'ONU

Une conférence pour le financement de la reconstruction de l'Iraq décidée aujourd'hui à l'ONU

Mark Mallock Brown
Pour la première fois, une réunion élargie consacrée à la reconstruction de l'Iraq à l'ONU incluant des représentants de l'Autorité intérimaire conduite par les Etats-Unis s'est déroulée aujourd'hui à l'ONU. Alors que l'absence de représentation iraquienne était désignée comme l'un des obstacles majeurs à l'aide à l'Iraq, les participants tombaient d'accord pour organiser une conférence de levée de fonds pour la reconstruction du pays.

« Un certain nombre de délégués voulait en faire un moment d'unité au sein des Nations Unies et je crois que c'est ce que cela a été », a déclaré Mark Malloch Brown, l'administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui présidait la réunion.

« Il ne s'agissait en aucun cas de faire passer à la trappe les différences d'approches sur les circonstances ayant amené au conflit », a-t-il ajouté. « Cela montre en revanche la volonté des Etats membres de se rassembler sur la reconstruction aussi rapide que possible d'un Iraq politiquement indépendant doté de son propre gouvernement et de lui permettre de libérer le potentiel économique auquel ce pays qui est la première ou la deuxième réserve de pétrole du monde peut prétendre. »

Le groupe de liaison pour la réunion s'apprête à inclure des gouvernements de pays donateurs qui n'étaient pas forcément du même bord sur la question de l'Iraq auparavant mais « qui veulent être des participants à part entière à la planification de la reconstruction », a-t-il précisé.

M. Malloch Brown et avant lui, le Coordonnateur humanitaire de l'ONU pour l'Iraq, Ramiro Lopes da Silva, ont par ailleurs insisté sur la nécessité de mettre en place au plus vite une représentation iraquienne intérimaire.

« Sans une entité iraquienne, nous ne pouvons même pas commencer notre travail », avait déclaré M. Lopez da Silva en début de réunion ce matin. « L'absence de plate-forme permettant au peuple iraquien d'exprimer ses attentes est une des contraintes les plus immédiates pesant sur le processus de planification. », avait-il ajouté.

L'autre frein aux activités humanitaires en Iraq reste l'insécurité, a expliqué M. Lopes da Silva, qui a précisé qu'elle avait pris récemment une nouvelle tournure avec l'émergence d'une résistance armée à l'Autorité provisoire de la coalition.

« Bien que l'Autorité ait pris des mesures déterminées pour rétablir la loi et l'ordre, les criminels sont de plus en plus organisés et la résistance armée contre l'Autorité continue », a-t-il indiqué.

Il avait également jugé « quelque peu préoccupant » que « les ministères iraquiens, déjà confrontés à la restructuration et à l'adoption de nouvelles pratiques », aient très bientôt à faire face aux changements économiques et sociaux résultant de l'arrêt des activités du Programme de l'ONU « Pétrole contre nourriture.

La réunion d'aujourd'hui a rassemblé les délégués de 52 pays ainsi des représentants d'agences de l'ONU, de la Banque mondiale et des représentants de l'Administration intérimaire de la coalition en Iraq.