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Kofi Annan recommande de renforcer la Mission de l'ONU en R.D. du Congo et de créer une brigade de l'Ituri

Kofi Annan recommande de renforcer la Mission de l'ONU en R.D. du Congo et de créer une brigade de l'Ituri

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Le Secrétaire général de l'ONU recommande de porter à 10 800 éléments l'effectif militaire autorisé de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) dans le cadre d'un mandat renforcé qui serait prolongé jusqu'au 30 juin 2004. Une brigade, dont l'effectif pourrait aller jusqu'à 3 800 éléments, serait déployée dans l'Ituri, « l'une des régions plus instables du pays. » où Kofi Annan recommande d'instaurer un embargo sur les armes.

Le Secrétaire général de l'ONU recommande de porter à 10 800 éléments l'effectif militaire autorisé de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) dans le cadre d'un mandat renforcé qui serait prolongé jusqu'au 30 juin 2004. Une brigade, dont l'effectif pourrait aller jusqu'à 3 800 éléments, serait déployée dans l'Ituri, « l'une des régions plus instables du pays. » où Kofi Annan recommande d'instaurer un embargo sur les armes.

La République démocratique du Congo (RDC) se trouve à une "période charnière entre la paix et la guerre", affirme Kofi Annan dans un rapport sur la Mission de l'ONU en RDC qui vient d'être rendu public et alerte tout particulièrement sur la situation dans la province de l'Ituri, dans le Nord-Est du pays, où "le conflit actuel représente une catastrophe humanitaire qui menace de faire échouer l'ensemble du processus de paix”.

« Les équipes d'enquête spéciales pluridisciplinaires de la MONUC ont confirmé que des massacres tant de Lendu que de Hema ont bien eu lieu en Ituri depuis février 2003 » indique-t-il, précisant que les opérations militaires lancées en début d'année par les miliciens de l'Union des patriotes congolais (UPC) se sont soldées par des « tueries, destruction de biens et déplacements massifs de population. »

“ Selon des témoins oculaires, quelque 330 civils ont été tués dans la localité de Bogoro qui a été complètement détruite et 160 autres personnes seraient mortes à Mandro. À Drodro, des tueries ont eu lieu à une échelle jusqu'alors inconnue dans la région, des centaines de civils ayant été massacrés lors d'une série d'exécutions sommaires bien coordonnées aux abords de la paroisse et dans 16 localités avoisinantes. Vingt fosses communes ont été identifiées par la MONUC. », précise le rapport qui ajoute que la deuxième commission d'enquête de la Mission dont une équipe d'experts médico-légaux du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, a dû interrompre ses activités en raison de l'insécurité.

Rappelant les événements récents à Bunia qui ont fait plus de 400 victimes, le rapport note que la force de police envoyée en renfort du contingent de la MONUC, s'est désintégrée dès le début des combats.

Le Secrétaire général recommande par conséquent que les effectifs autorisés de la MONUC passent à 10 800. L'amélioration de la sécurité figurerait parmi les objectifs prioritaires de la Mission renforcée avec le déploiement d'un groupement tactique et d'une brigade dans l'Ituri dont l'effectif pourrait aller jusqu'à 3 800 éléments.

Cette « Brigade de l'Ituri », composée dans un premier temps des 1 700 hommes du Bataillon renforcé polyvalent envisagé initialement pour Kisangani, prendrait le relais de la Force multinationale intérimaire dont la création vient d'être décidée par le Conseil de sécurité.

« Même dotée d'un tel effectif, cette force ne serait en mesure d'assurer complètement la sécurité ni dans l'ensemble de l'Ituri ni de toutes les grandes routes ni le long de la frontière avec l'Ouganda », avertit Kofi Annan.

L'accroissement de l'effectif de la MONUC permettrait par ailleurs de contribuer au renforcement de la sécurité à Kinshasa et de poursuivre les activités de désarmement, démobilisation, rapatriement ou réinstallation et réinsertion des groupes armés dans le Kivu, une région où affrontements se poursuivent et où « on a largement fait état de viols, de pillages, de vols à main armée et d'exécutions arbitraires par les troupes du RCD-Goma, les Interhamwe, les ex-FAR (Forces armées rwandaises), les Maï Maï et des groupes armés non identifiés », indique le rapport.

Kofi Annan exhorte la communauté internationale à « exercer sa responsabilité collective » et à accorder des ressources supplémentaires à la MONUC. Il demande aussi aux parties congolaises de prendre un certain nombre de mesures pour montrer leur engagement et notamment de cesser les « déclarations incendiaires ». Il dénonce par ailleurs l'exploitation illicite des ressources naturelles et estime que le gouvernement de transition de la RDC devrait être rendu comptable de leur gestion.