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Le Conseil de sécurité autorise le déploiement d'une Force multinationale en R.D. du Congo

Le Conseil de sécurité autorise le déploiement d'une Force multinationale en R.D. du Congo

Se déclarant "extrêmement préoccupé" par les combats et les atrocités qui ont eu lieu en Ituri dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité a autorisé ce matin l'envoi d'une Force multinationale à Bunia, une ville de la région où de violents combats interethniques ont fait plus de 400 victimes au cours des dernières semaines. La Force dite "intérimaire" sera déployée jusqu'au 1er septembre et a pour mandat de stabiliser la situation et de protéger la population.

Adoptée à l'unanimité ce matin, la résolution du Conseil autorise le déploiement, en coordination étroite avec le contingent de la MONUC sur place, d'une force multinationale intérimaire d'urgence à Bunia.

Ce texte accède aux conditions posées par la France qui prendra la tête de l'opération et souhaitait que l'opération militaire soit dotée d'un mandat précis et que sa durée soit limitée. Il précise qu'il s'agit d'une Force "intérimaire" déployée jusqu'au 1er septembre et ayant mandat d'aider à la stabilisation de la situation à Bunia et à l'amélioration de la situation humanitaire, d'assurer la protection de l'aéroport et des personnes déplacées se trouvant dans les camps de la ville et, si la situation l'exige, de contribuer à y assurer la sécurité de la population civile, du personnel des Nations Unies et des organisations humanitaires.

Soulignant le caractère "strictement temporaire" de cette force, la résolution précise que ce déploiement a pour but de permettre au Secrétaire général de renforcer la présence de la MONUC à Bunia et autorise le Secrétaire général à déployer, dans les limites des ressources autorisées de la MONUC, une présence renforcée des Nations Unies dans cette ville, d'ici à la mi-août 2003.

Le Conseil condamne par ailleurs le meurtre délibéré en Ituri de fonctionnaires non armés de la MONUC et de membres d'organisations humanitaires et exige que leurs auteurs soient traduits en justice. Il exige que toutes les parties congolaises et tous les États de la région des Grands Lacs coopèrent avec la Force multinationale intérimaire d'urgence et avec la MONUC, qu'ils s'abstiennent de toute activité militaire dans la région ainsi que de toute activité susceptible de déstabiliser davantage l'Ituri.

Il exige également que cesse tout soutien, incluant la fourniture d'armes et de tout autre matériel militaire, aux groupes armés et aux milices et exige en outre que toutes les parties congolaises et tous les États de la région empêchent activement qu'un tel soutien soit fourni.