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Iraq: les agences de l'ONU en Iraq déplorent l'anarchie qui entrave les efforts humanitaires

Iraq: les agences de l'ONU en Iraq déplorent l'anarchie qui entrave les efforts humanitaires

On les appelle les Ali Baba et ils volent tout ce qui leur tombent sous la main, d'autres préfèrent tirer des coups de feu dans les canalisations pour récupérer de l'eau potable, perturbant ainsi encore plus la distribution de l'eau dans les foyers et les hôpitaux. Ce sont là quelques-uns des problèmes signalés par les Agences de l'ONU en Iraq qui évoquent également un marché noir des armes de plus en plus actif.

"Les pilleurs, que l'on appelle les Ali Baba, volent les outils et les véhicules des techniciens qui réparent le réseau électrique", a raconté aujourd'hui la porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Bagdad, ajoutant que ce contexte d'insécurité affectait la capacité des Iraquiens à remettre en état les principaux services publiques.

De son côté, l'Agence de l'ONU pour l'enfance (UNICEF) explique que ses équipes chargées d'analyser la qualité de l'eau à Bassorah ont eu la surprise de découvrir que dans un cas sur trois, il n'était pas possible de faire d'analyses car il n'y avait pas d'eau. "La raison en était simple, a indiqué le porte-parole de l'UNICEF, les gens continuent à tirer des coups de feu dans les canalisations pour s'approvisionner en eau entraînant une baisse de pression sur le réseau et, plus en aval encore, un tarissement complet."

Ces comportements ont des conséquences graves, a-t-il expliqué. L'hôpital de Bassorah par exemple n'est plus approvisionné et il lui reste seulement deux jours de réserve d'eau. Par ailleurs, l'eau stagnante pénètre dans les canalisations et contamine le peu d'eau encore distribuée.

Les agences réclament le rétablissement de l'ordre et de la sécurité pour pouvoir continuer à travailler. "Nous sommes prêts à effectuer les réparations mais pour cela, nous avons besoin de sécurité et cela, c'est la responsabilité des forces de coalition et c'est quelque chose qui doit être entrepris maintenant", a déclaré le porte-parole de l'UNICEF qui signale également une recrudescence de l'activité des ventes d'armes au marché noir.

"Non seulement les gens les achètent mais ils les essaient dans la rue ce qui augmente le nombre des tirs nocturnes et des trajectoires de balles. On peut voir également dans les rues des groupes d'adolescents portant des AK 47", a-t-il précisé.