Près de 280 corps retrouvés à Bunia dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo

Même si les combats n'ont pas repris à Bunia, des rumeurs d'infiltration des milices dans les zones de rassemblement des réfugiés alimentent l'inquiétude tandis que la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) indique que près de 280 victimes ont été retrouvés.

« La situation à Bunia demeure tendue », a déclaré aujourd'hui le porte-parole de l'ONU. L'accalmie amenée par les accords de Dar es Salaam et les engagements locaux obtenus par le Représentant spécial de l'ONU en RDC et chef de la MONUC, Amos Namanga Ngongi, a cependant permis au personnel de l'ONU et de la Croix-Rouge de poursuivre la recherche et le ramassage des corps dans les rues et les logements. La Mission de l'ONU a dénombré à ce jour 274 victimes dont deux observateurs militaires de l'ONU, deux prêtres et des bébés, tous atrocement mutilés.

Des informations alimentent l'inquiétude comme celles dont le porte-parole de l'ONU s'est fait l'écho aujourd'hui selon lesquelles « des milices ont tenté d'infiltrer les endroits où les réfugiés sont regroupés ». Il a précisé que la MONUC mettait en place un contrôle renforcé pour prévenir ce genre d'incidents.

La crainte d'une reprise des combats est toujours vive. Le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme en RDC, Iulia Motoc, s'est aujourd'hui alarmé des violations massives des droits de l'homme qui se sont produites dans le pays et a demandé à la communauté internationale de suivre les propositions du Secrétaire général et d'installer une présence militaire suffisante dans le pays de façon à éviter les massacres.

Le porte-parole de l'ONU a précisé également que « la situation humanitaire à Bunia restait critique et que l'aide humanitaire en dehors de la ville était entravée par l'insécurité et les mines terrestres. » 13 000 personnes ont cherché protection auprès de la MONUC et sont réparties entre son quartier général du centre de la ville et sa base près de l'aéroport.