Des milliers de réfugiés fuient la violence au Libéria vers la Côte d'Ivoire

Au cours des dernières 72 heures, plus de 10 000 réfugiés pour la plupart Libériens, ont fui le Sud du Libéria en direction de la Côte d'Ivoire voisine, selon l'Agence de l'ONU pour les réfugiés qui signale que Harper, le principal port d'exportation de bois du Libéria serait passé aux mains des rebelles.

Ce nouveau déplacement, un épisode de plus dans l'incessant va-et-vient de milliers de personnes qui tentent de s'abriter des conflits menés par des bandes armées dans cette région d'Afrique de l'Ouest, a été provoqué par l'annonce de nouvelles flambées de violence dans le secteur, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Harper, le principal port d'exportation de bois, serait passé sous le contrôle des rebelles du Mouvement pour la démocratie au Libéria (MODEL) après une semaine de combats violents, a indiqué le personnel du HCR stationné le long de la frontière ainsi que d'autres organisations humanitaires et des réfugiés. Rappelons que le Conseil de sécurité de l'ONU vient d'interdire l'exportation du bois en provenance du Libéria en même temps qu'il prolongeait le régime de sanctions auquel le pays est soumis.

Des observateurs à la frontière ont également fait état d'échanges de coups de feu qui se seraient produits du côté libérien près de la ville de Pleebo dans la nuit de dimanche à lundi. Des centaines de civils avaient commencé à fuir le Libéria la semaine dernière lorsque la rumeur avait circulé qu'un agent de l'Etat avait été torturé, jeudi, par des agresseurs inconnus dans le River Gee County.

Le HCR et ses partenaires surveillent la frontière et assure le transport d'une partie des réfugiés. 750 d'entre eux ont été emmenés au centre de transit de la ville ivoirienne de Tabou. La plupart cependant demeure dans les villages avoisinants.

Ce nouveau flux de réfugiés survient alors que le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Ruud Lubbers, est retourné hier à Genève, après huit jours de visite en Afrique de l'Ouest.