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Congo-Kinshasa : des milices reprennent le contrôle de Bunia, indique l'ONU

Congo-Kinshasa : des milices reprennent le contrôle de Bunia, indique l'ONU

Milices à Bunia, en RDC
Après un week-end de combats sporadiques entre milices rivales dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), deux factions Hema ont regroupé leurs forces et repris, aujourd'hui, le contrôle de la ville de Bunia, a indiqué la Mission de l'ONU dans le pays.

Le clan rival des Lendu a présenté peu de résistance et la Mission d'organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) qui effectue des patrouilles dans la ville, indique que les pertes en vies humaines ont été limitées, a précisé ce matin le porte-parole de l'ONU à New York.

« Le Commandant en second de la force de l'ONU a négocié le retrait des deux factions et la situation est demeurée stable jusqu'à ce matin », a-t-il ajouté, affirmant qu'au cours d'un affrontement bref mais violent, samedi, « au moins 12 personnes, dont trois nourrissons, avaient été tuées au domicile d'une personnalité politique Hema. »

La ville de Bunia, qui se trouve dans la région aurifère de l'Ituri, elle-même instable, est le théâtre de combats sanglants depuis des mois. Les deux ethnies Hema et Lendu qui n'attendaient que le retrait des troupes ougandaises pour tenter de prendre le contrôle de la ville, se sont affrontées à plusieurs reprises depuis deux semaines. La reprise des combats, la semaine dernière, a fait cinq morts, de nombreux blessés et plusieurs bâtiments dont des bureaux de l'ONU, ont été pillés.

Des milliers d'étudiants et miliciens ont envahi, vendredi, les locaux de la Mission, à Bunia, blessant légèrement le commandant de secteur à la machette. Les émeutiers ont été dispersés par les coups de feu tirés en l'air par les troupes de l'ONU mais sont revenus assiéger la Mission quelque temps après.

Le Conseil de sécurité a immédiatement condamné les attaques et appelé toutes les parties à cesser les agressions. Samedi, le Secrétaire général Kofi Annan a exprimé sa préoccupation dans une déclaration, demandant au Gouvernement ougandais d'exercer son influence sur les milices pour maintenir le calme et à la communauté internationale de « faire tout son possible pour réagir rapidement à cette grave situation. »

Entre 8 000 à 10 000 personnes déplacées ont cherché refuge auprès de l'ONU, la plupart dans des installations près de l'aéroport où elles sont nourries et soignées, a indiqué un porte-parole de la Mission.