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Congo-Kinshasa : le siège de la Mission de l'ONU assiégé et son chef de secteur blessé à la machette

Congo-Kinshasa : le siège de la Mission de l'ONU assiégé et son chef de secteur blessé à la machette

Des milliers de civils demandant protection, mélangés à des étudiants et des miliciens, ont envahi, aujourd'hui, le siège de la Mission de l'ONU en Ituri dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), blessant légèrement le commandant du secteur à la machette. L'attaque qui a également endommagé les installations, suscite une vive inquiétude au siège de l'ONU à New York.

Des milliers de civils demandant protection, mélangés à des étudiants et des miliciens, ont envahi, aujourd'hui, le siège de la Mission de l'ONU en Ituri dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), blessant légèrement le commandant du secteur à la machette. L'attaque, qui a également endommagé les installations, suscite une vive inquiétude au siège de l'ONU à New York.

Après avoir été dispersée par les forces de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), la foule est revenue assiéger les installations de la Mission. Des assaillants ont tiré sur la Mission avec des armes automatiques et des armes légères. Une explosion provenant soit d'une grenade soit d'un lance-roquette a également eu lieu. Plusieurs véhicules blindés et un bulldozer stationnés à l'aéroport de Bunia ont pu dégager l'accès de la Mission. A la tombée de la nuit, le siège de la Mission était toujours assiégé et des tirs sporadiques se faisaient encore entendre même si la situation semblait un peu plus calme.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a fortement condamné les attaques et lancé un appel aux parties pour qu'elles cessent immédiatement leurs agressions, a indiqué aujourd'hui son Président. Il avait été auparavant informé de la situation par le Secrétaire général adjoint de l'ONU pour le maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, qui avait prévenu que Bunia est au bord de la catastrophe humanitaire.

L'Ituri est le théâtre de violences entre des factions rivales qui se disputent le contrôle de la région. Le week-end dernier, cinq personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées malgré les efforts de la MONUC pour faire respecter le cessez-le-feu.

Un porte-parole a indiqué que le Secrétaire général était extrêmement préoccupé et avait téléphoné à différents chefs d'Etats dans la région et notamment au Président de l'Ouganda, Yoweri Museveni, lui demandant «une coordination entre les forces ougandaises et les troupes de l'ONU dans la période pendant laquelle l'Ouganda se retire et l'ONU s'efforce d'envoyer des ressources militaires supplémentaires dans la région. »

La MONUC a un contingent de 625 Uruguayens actuellement à Bunia et envoie aujourd'hui un effectif supplémentaire de 50 hommes qui constitue la totalité de sa force de réserve.

A la question lui demandant si ces forces étaient suffisantes, le porte-parole a répondu que « c'était une question qui allait être évaluée mais qu'à la lumière de ce qui vient de se passer, il semble que le nombre des soldats sur place ne soit pas suffisant pour assurer la sécurité de la région. »

Interrogé également sur les similarités éventuelles avec la situation qui a préludé aux massacres au Rwanda, le porte-parole a indiqué que « c'était quelque chose qui était venu à l'esprit de certains membres du Département du maintien de la paix qui conseillent le Secrétaire général sur le Congo. »