Afghanistan: le chef de la Mission de l'ONU alerte le Conseil de sécurité sur la dégradation de la situation

Face à la dégradation croissante de l'insécurité en Afghanistan qui risque de gagner Kaboul, le gouvernement afghan doit réagir en fournissant un espace politique à tous ceux qui soutiennent le processus de paix quelle que soit leur affiliation, a déclaré le représentant de l'ONU dans son compte-rendu au Conseil de sécurité ce matin.

« Je ne peux que réitérer et amplifier encore les préoccupations que j'exprimais en janvier », a déclaré ce matin le Représentant spécial de l'ONU pour l'Afghanistan, Lakhdar Brahimi, qui rendait compte au Conseil de sécurité de la situation dans ce pays. « De nombreux signes montrent que la sécurité en Afghanistan ne cesse de se dégrader au moment où les étapes suivantes du processus de Bonn exigeraient une amélioration. »

Evoquant le harcèlement quotidien de la population, les manoeuvres d'intimidation, les affrontements interethniques ou entre factions rivales, une recrudescence de l'activité d'éléments liés aux Taliban ou au chef de guerre, Gulbuddin Hekmatyar, et les problèmes liés à l'économie de la drogue, M. Brahami a indiqué qu'une récente série d'incidents montraient clairement que « l'insécurité à l'extérieur de Kaboul allait gagner la capitale.»

« Il y a un risque, que l'on peut encore éviter, de paralysie du processus de Bonn. Le gouvernement peut et doit trouver une réponse, » a-t-il déclaré, ajoutant que « ceux qui ne sont pas opposés au processus de paix et qui ne sont pas engagés dans la violence doivent se voir offrir un espace politique et des opportunités équitables, quelle que soit leur affiliation politique et ethnique. »