L'actualité mondiale Un regard humain

Après la présentation des rapports des chefs des inspecteurs de l'ONU, les membres du Conseil de sécurité examinent la marche à suivre

Après la présentation des rapports des chefs des inspecteurs de l'ONU, les membres du Conseil de sécurité examinent la marche à suivre

Dominique de Villepin
Après avoir entendu ce matin les rapports des chefs des inspecteurs de l'ONU en Iraq, les membres du Conseil de sécurité réuni au niveau ministériel ont exprimé leurs positions respectives sur la marche à suivre.

Après avoir entendu ce matin les rapports des chefs des inspecteurs de l'ONU en Iraq, les membres du Conseil de sécurité réuni au niveau ministériel ont exprimé leurs positions respectives sur la marche à suivre.

Le Ministre français des Affaires étrangères (vidéo), Dominique de Villepin, a demandé au Conseil de sécurité de donner aux inspecteurs du désarmement en Iraq "le temps nécessaire à la réussite de leur mission", affirmant que "les inspections donnent des résultats". Le responsable de la diplomatie française a par ailleurs déclaré que "l'usage de la force ne se justifiait pas aujourd'hui" contre l'Iraq et appelé à une nouvelle réunion du Conseil de sécurité au niveau ministériel le 14 mars.

Pour sa part, le Ministre chinois (vidéo) des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan, dont le pays est membre permanent du Conseil, a estimé qu'en dépit des tergiversations iraquiennes, le processus d'inspection fonctionnait et plaidé pour qu'il puisse être mené à sa conclusion finale.

Igor Ivanov, Ministre des Affaires étrangères de Russie (vidéo), autre Etat membre permanent du Conseil, a appelé ses collègues à ne pas "se laisser guider par les sentiments", mais de "tirer leurs conclusions sur la base des faits". C'est pourquoi, a-t-il estimé, les inspections doivent pouvoir se poursuivre. Il a également invité le Gouvernement iraquien à accorder son plein concours aux inspecteurs de l'ONU.

Les Ministres des Affaires étrangères du Chili (vidéo), du Mexique (vidéo), de l'Allemagne (vidéo) et de Syrie (vidéo), ainsi que les Représentants permanents de Guinée (vidéo), de l'Angola (vidéo), du Pakistan (vidéo) et du Cameroun (vidéo) se sont également prononcés pour la prolongation des inspections, mais mis en garde les autorités iraquiennes contre toute tentative de se dérober à leurs obligations.

Pour sa part, le Secrétaire d'Etat américain (vidéo) Colin Powell a affirmé que le Conseil devait être prêt à examiner "dans un avenir très proche" de possibles "graves conséquences" pour l'Iraq du fait de son refus de se conformer aux décisions de l'ONU, indiquant que les efforts promis par Bagdad en matière de vérification de son désarmement n'étaient pas suffisants.

Le Secrétaire aux affaires étrangères du Royaume-Uni (vidéo), Jack Straw, dont le pays est également membre permanent du Conseil, a quant à lui évoqué les efforts que doit accomplir l'Iraq pour éviter un conflit armé. "Nous espérons et croyons qu'il est toujours possible de parvenir à une résolution pacifique de cette crise, mais cela demandera un changement d'attitude total et immédiat de la part de Saddam Hussein", a-t-il dit.

La Ministre espagnole (vidéo)des Affaires étrangères et le Représentant de la Bulgarie (vidéo) ont abondé en ce sens.

Pour sa part, l'Ambassadeur de l'Iraq (vidéo) aux Nations Unies, Mohammed Aldouri, a rappelé que les inspecteurs n'avaient trouvé aucune preuve qui contredisait la Déclaration de son pays, selon laquelle l'Iraq ne disposait d'aucune arme de destruction massive, et encouragé les inspecteurs à poursuivre leur mission. Il a également demandé au Conseil d'envisager la levée de l'embargo contre son pays.

Cette réunion publique a été suivie de consultations à huis clos. A leur issue, les différentes délégations ont annoncé qu'aucune décision définitive n'avait été prise sur la proposition française d'une réunion du Conseil au niveau ministériel le 14 mars prochain, mais que MM. Blix et ElBaradei reviendraient devant le Conseil pour une séance de suivi le 1er mars.

En attendant, le Conseil se réunira à nouveau mardi prochain sur la question du désarmement iraquien, permettant ainsi à tous les Etats membres de l'ONU qui le souhaitent d'exprimer leurs positions.